Braquage à Toulouse : l'accusé se volatilise, mandat d'arrêt émis

La cour d'assises du Tarn à Albi a émis un mandat d'arrêt contre Redouane Ikil. (Photo d'illustration)
La cour d'assises du Tarn à Albi a émis un mandat d'arrêt contre Redouane Ikil. (Photo d'illustration) © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Europe1.fr avec AFP
Soupçonné d'être responsable de braquages violents à Toulouse, l'ancien directeur de bureaux de postes, Redouane Ikil, ne s'est pas présenté à son procès. Un mandat d'arrêt a été émis contre lui, vendredi, par la cour d'assises du Tarn.

La cour d'assises du Tarn à Albi a émis vendredi un mandat d'arrêt contre Redouane Ikil, après sa disparition du procès où il encourt trente ans de prison dans une affaire de braquages violents de deux agences postales à Toulouse.

Au dernier jour du procès, cet ex-directeur d'un des bureaux de poste attaqués, acquitté en première instance et qui comparaissait libre ne s'est pas présenté à l'audience, ses proches affirmant qu'il était injoignable. Prenant acte de cette absence, l'avocat général, David Sénat, a requis 30 ans de réclusion criminelle à son encontre, l'accusant d'avoir été le "cerveau-recruteur" des braqueurs, dont un seul, également jugé en appel, a été arrêté et condamné. Contre ce dernier, Fabien Djetcha, "un simple exécutant presque maladroit", il a requis quinze ans.

Le "cerveau-recruteur" des braqueurs

Selon l'avocat général, des "pressions extraordinaires" ont été exercées sur les témoins, dont Fabien Djetcha, pour "sauver le soldat Ikil". Pour la défense, Me Édouard Martiel a imputé l'absence de son client, qui a toujours clamé son innocence, à un accès de panique, rappelant qu'il avait été incarcéré 38 mois avant son acquittement en première instance en juin 2017. 

"Chacun jugera de l'importance de la liberté dans la vie de chacun", a ajouté l'avocat, évoquant un échec de la défense de l'accusé à "le rassurer, ce qui l'a laissé dans une peur qui l'a tétanisé".

La cour doit rendre sa décision dans la nuit de vendredi à samedi, à l'issue d'un procès d'une semaine marqué par des débats houleux. La partie civile s'est employé au cours des débats à démonter le portrait d'homme droit et honnête tracé par la défense de Redouane Ikil, mettant notamment en avant ses activités de gérant de deux discothèques et de manager de boxeurs.

 

Plus de 360.000 euros euros dérobés en 2012

L'enquête n'a pas permis d'identifier l'ensemble des auteurs, "dix, douze ou quinze" selon l'avocat général, des deux braquages, dont le modus operandi était similaire.
Le 6 mars 2012 deux hommes cagoulés avaient dérobé 362.000 euros dans une des agences en menaçant une postière enlevée devant chez elle, frappée et aspergée de liquide inflammable.

Le 2 mai 2013, trois hommes avaient cette fois séquestré chez elle une caissière de La Poste et sa famille, avant là encore de lui imposer d'ouvrir le coffre de l'agence où elle travaillait. Mais cette fois, l'alerte avait été donnée et Fabien Djetcha interpellé.