«Blue Monday» : pourquoi le troisième lundi de janvier est considéré (à tort) comme «déprimant»

pluie paris
Le troisième lundi de janvier est souvent synonyme de mauvais temps (Illustration). © Delphine Lefebvre / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
  • Copié
, modifié à
C'est un jour redouté par beaucoup : le troisième lundi de janvier, soit le "Blue Monday", qui tombe cette année ce 15 janvier. Une appellation qui provient d'une étude publiée en 2005, mettant en balance différents facteurs tels que la météo ou le coup dur financier après les fêtes, mais qui doit son existence à une opération commerciale.

Ressentez-vous un manque de motivation, spécialement ce lundi 15 janvier ? C'est peut-être dû au "Blue Monday", soit le "lundi de la déprime" qui, selon une étude publiée en 2005 d'un psychologue rattaché à l'université de Cardiff, au pays de Galles, correspond chaque année au troisième lundi de janvier. Pourquoi ce jour-là, et pas un autre ? En réalité, Cliff Arnall, l'auteur de cette étude, prend en compte des paramètres très peu positifs qui convergeraient ce lundi : la mauvaise météo (dans l'hémisphère nord), l'éloignement des vacances de fin d'année et les prochains congés qui n'arrivent pas tout de suite, les difficultés financières après les fêtes et les soldes, le salaire qui ne tombe pas encore et enfin l'échec des bonnes résolutions.

Une équation farfelue

Dans cette étude, le psychologue avance une équation qui coule de source. "W" signifie "Weather" (météo), "d" pour "debt" (dette), "T" comme "Time" (temps écoulé depuis Noël), "Q" pour "temps écoulé depuis nos résolutions du Nouvel An", "M" pour "Manque de motivation" et "Na" pour "besoin d'agir".

Formule_reference

Toutefois, cette équation n'est pas résoluble. Des facteurs sont inquantifiables, comme la météo, le manque de motivation ou encore le besoin d'agir. En outre, son auteur a admis en 2010 que cette équation n'avait rien de scientifique...

Une opération commerciale

Malgré tout, cette étude peut être complétée par une autre enquête, publiée en 2013 par le cabinet de conseil aux entreprises FirstCare. Celui-ci a constaté un pic d'absentéisme au travail au Royaume-Uni le troisième lundi de janvier. Tous ces travaux ont cependant un but marketing. En effet, l'étude de Cliff Arnall a été réalisée dans le cadre d'une opération markéting pour l'agence Sky Travel, qui voulait vanter les bienfaits des voyages en janvier.

Pas de caractère "déprimant"

S'il peut arriver que pour certains, mauvaise météo et éloignement des vacances de fin d'année font de ce Blue Monday un jour triste, on peut néanmoins écarter le qualificatif de "déprimant". Le chercheur en neuroscience Dean Burnett a rappelé dans le Guardian que cet adjectif était "irrespectueux envers ceux qui souffrent de vraie dépression, car on sous-entend qu'il s'agit d'une expérience temporaire et mineure, dont tout le monde souffre", rapporte Le Monde.

Aussi, selon le Journal of affective disorders, spécialiste des troubles de l'humeur, "ni les moments de l’année ni les variations météorologiques dues aux saisons n’auraient d’influence importante sur les symptômes dépressifs de la majorité de la population". En résumé, ce troisième lundi de janvier est un jour comme un autre, et il n'est donc pas la source d'une éventuelle démotivation !