"Je crois que la Cour des Comptes s'emballe sur ses constats mais surtout sur ses solutions, a commenté Olivier Besancenot. 2:49
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L'ex-porte-parole du NPA Olivier Besancenot, facteur à la ville, défend sur Europe 1, défend son métier, pointé du doigt par la Cour des comptes.

Si l'on en croit la Cour des Comptes, les facteurs ne travaillent pas beaucoup. Les Sages de la rue de Cambon ont indiqué dans leur rapport annuel que la modernisation de la Poste avait du retard. "Je crois que la Cour des comptes s'emballe sur ses constats mais surtout sur ses solutions", a commenté Olivier Besancenot, facteur et ancien porte-parole du NPA, invité d'Europe 1 Soir. "Aujourd'hui, La Poste est un groupe qui se porte bien, qui fait 23 milliards de chiffre d'affaires et contrairement à ce que l'on pensec le plus gros de son chiffre d'affaires, elle le fait sur le courrier, alors que le nombre de plis distribués est en baisse".

Des tournées plus longues. La Cour des comptes relève notamment que lorsqu'un facteur a fini sa tournée, il peut rentrer chez lui. "C'est ce qu'on appelle le fini-parti. Mais au nom de la productivité, La Poste n'arrête pas de supprimer des emplois", pointe Olivier Besancenot. "Et l'activité de ces postes supprimés est répartie sur les autres travailleurs. Les facteurs et factrices font des tournées qui sont de plus en plus longues et la plupart du temps, ils dépassent les heures de travail sans être payés."

10.000 emplois supprimés. "La Cour des comptes ferait bien de réfléchir à cela, au lieu de se transformer en cour d'assises et de nous dire qu'il faut supprimer du personnel", ajoute l'ancien leader d’extrême gauche. "Cette année, La Poste a encore touché 300 millions au titre du crédit d’impôt compétitivité emploi, attribué par le gouvernement, c'est-à-dire en réalité par l'argent de nos impôts. Une entreprise est censée toucher ce crédit d'impôt si elle crée des emplois, or La Poste a supprimé 10.000 emplois cette année."

Les postiers absents? Qu'en est-il du taux important d'absentéisme des postiers ? "Il y a un mal-être qui se traduit parfois par des drames et au quotidien, par des gens qui vont au boulot à reculons", constate le facteur. "La réaction qu'on entend le plus à La Poste, ce sont les jeunes qui disent qu'ils ne vont pas rester et les plus anciens qui disent n'attendre que de partir à la retraite."

"Il y a une mission de service public, celle de rendre service à la population sur le courrier et sur l'activité d'épargne, mais on nous prive des moyens de le faire. La Poste entend supprimer un tiers des effectifs d'ici 2020. La Cour des Comptes donne le feu vert au démantèlement d'un service public qui tient à cœur à un certain nombre de personnes", a conclu Olivier Besancenot.