Attentat du Drugstore Publicis : Carlos dénonce un procès "absurde" avant le verdict

Carlos
Déjà condamné à deux reprises à la peine maximale, Carlos risque la prison à perpétuité. © BENOIT PEYRUCQ / AFP
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avec Reuters , modifié à
Le Vénézuélien a nié les faits jusque dans les dernières heures du procès, dénonçant "des affaires complètement bidonnées".

Carlos, jugé à Paris pour l'attentat du drugstore Publicis du boulevard Saint-Germain en septembre 1974, a dénoncé mardi un procès "absurde" et appelé la cour d'assises spécialement composée à prendre "la seule décision correcte".

"Une affaire vieille de 42 ans et demi." Lundi, ses deux avocats ont plaidé l'acquittement. Le ministère public a quant à lui requis sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu dans la journée. "C'est un procès absurde, une affaire vieille de 42 ans et demi", a déclaré mardi depuis son box le Vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez, désormais âgé de 67 ans. "Je suis poursuivi ici pour des affaires complètement bidonnées. (...) Ce procès, c'est une absurdité à tous points de vue", a-t-il poursuivi. "C'est à vous de décider s'il y a quelque chose ou s'il n'y a rien", a-t-il encore lancé à la cour. "C'est à vous de défendre la France, de défendre les intérêts du peuple français."

"Aucune preuve." Carlos est accusé d'avoir commis l'attentat à la grenade du drugstore Saint-Germain, qui a fait deux morts et 34 blessés le 15 septembre 1974. Il nie les faits qui lui sont reprochés, tout en maintenant une certaine ambiguïté sur sa responsabilité. "Peut-être que c'est Carlos, peut-être que c'est moi, mais il n'y a aucune preuve", a-t-il notamment lancé à l'audience. Face à lui, l'avocat général Rémi Crosson du Cormier - que Carlos appelle "l'aristocrate" - a indiqué avoir "l'intime conviction" qu'il était bien l'auteur de cet attentat.

"Je ne vais pas parler beaucoup." La parole a été donnée en dernier à l'accusé mardi, comme il est de coutume, avant que la cour d'assises spécialement composée se retire pour délibérer. Lors de ses précédents procès, Carlos, "habitué des assises" comme il l'a lui-même indiqué, avait saisi cette occasion pour se lancer dans des monologues de plusieurs heures, faisant de nombreuses digressions sans rapport direct avec les débats. "Je ne vais pas parler beaucoup", a-t-il annoncé cette fois-ci. "Je suis sûr que vous allez prendre la seule décision correcte."