Attentat avorté aux bonbonnes de gaz en 2017 à Paris : trois personnes renvoyées aux assises

Un habitant avait donné l'alerte.
Un habitant avait donné l'alerte. © Martin BUREAU / AFP
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avec AFP
Ces trois hommes, dont deux sont fichés pour radicalisation islamiste, sont accusés d'avoir pris part à une tentative d'attentat à Paris, en septembre 2017. Un habitant avait donné l'alerte après avoir découvert au rez-de-chaussée quatre bonbonnes de gaz surmontées d'un dispositif de mise à feu électrique par téléphone. 

Un procès aux assises a été ordonné contre trois hommes, dont deux fichés pour radicalisation islamiste, accusés d'avoir pris part à une tentative d'attentat aux bonbonnes de gaz à l'automne 2017 à Paris, a-t-on appris samedi de source judiciaire, confirmant une information du Parisien.

Dans la nuit du 29 au 30 septembre 2017, un habitant d'un immeuble du XVIe arrondissement avait donné l'alerte après avoir découvert au rez-de-chaussée, entre 3h et 4h du matin, quatre bonbonnes de gaz surmontées d'un dispositif de mise à feu électrique par téléphone, autour desquelles avait été versée beaucoup d'essence. Pour une raison inconnue, trois appels n'avaient pas réussi à déclencher le dispositif. Deux jours après, trois suspects avaient été interpellés avant d'être mis en examen et écroués : Amine A., Sami B. et Aymen B. 

Deux des suspects ont interjeté appel de l'ordonnance de renvoi

Dans une ordonnance récente, le juge d'instruction chargé du dossier a décidé de renvoyer aux assises deux des suspects pour "tentative d'assassinat" et "tentative de destruction par moyen dangereux pour les personnes" en relation avec une entreprise terroriste, et un troisième pour "complicité" de ces deux infractions, selon la source judiciaire. Les trois sont également renvoyés aux assises pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".

Selon une source proche du dossier, les deux premiers renvoyés notamment pour "tentative d'assassinat" sont Sami B. et Aymen B., le troisième pour "complicité" est Amine A. Deux ont interjeté appel de l'ordonnance de renvoi, selon la source judiciaire. Une quatrième personne est également renvoyée en procès, pour un vol connexe à l'affaire. Le parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis début novembre que les trois principaux accusés soient tous jugés pour "tentative d'assassinat".

Avocate de Sami B., Me Daphne Pugliese a indiqué à l'AFP qu'elle ferait appel de cette ordonnance car son client "a toujours soutenu être parfaitement innocent des faits qui lui sont reprochés".

Les motivations demeurent mystérieuses

Pourquoi cet immeuble d'une petite rue dans ce quartier aisé de la capitale a-t-il été visé ? "C'est la grande interrogation qui reste dans le dossier", soulignait une source proche après trois ans d'enquête.

Me Pascal Garbarini, avocat de l'habitant qui avait donné l'alerte, "un homme ordinaire qui a réalisé un acte héroïque", a indiqué à l'AFP que son client "(attendait) le procès avec impatience ! Une seule question aux accusés l’intéresse : Pourquoi ? Nous la poserons avec force et détermination."