Florence Cassez en 2013 1:29
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Lionel Gougelot, édité par Céline Brégand , modifié à
Florence Cassez, libérée en 2013 après sept années de prison au Mexique, réagit au micro d'Europe 1, à l'arrestation de Genaro Garcia Luna, l'homme qui l'avait piégée à l'époque. "C'est vraiment ce que j'attendais et ça fait beaucoup de bien", réagit-elle. 
INTERVIEW

Genaro Garcia Luna, l'ancien patron de la police fédérale mexicaine qui était à l'origine de la machination visant à faire accuser Florence Cassez d'enlèvement, a été arrêté lundi 10 décembre à Dallas, aux Etats-Unis, où il vivait en exil. Il est soupçonné de trafic de drogues. Piégée par cet homme qui l'avait arrêtée en 2005, Florence Cassez avait passé sept ans en prison au Mexique avant d'être libérée en 2013. Elle réagit au micro d'Europe 1. 

Depuis sa libération, Florence Cassez a réappris à vivre dans l'anonymat en se reconstruisant chez elle à Dunkerque auprès de ses parents et de sa petite fille de quatre ans et demi. Elle vit l'arrestation de celui qui l'avait envoyée en prison sur un dossier monté de toutes pièces comme une revanche du destin et constate qu'au Mexique, son innocence ne suscite maintenant presque plus aucun doute. "Je vois les commentaires qui arrivent notamment sur Twitter, les Mexicains qui m'envoient des messages privés très gentils. Il y a une vraie prise de conscience de leur part donc c'est une réhabilitation totale pour moi", explique la Française de 45 ans. 

"Un sentiment libérateur"

Elle poursuit : "c'est vraiment ce que j'attendais et ça fait beaucoup de bien. Après on parle quand même de Genaro Garcia Luna qui a été ministre de l'Intérieur [entre 2006 et 2012, ndlr]." Pour elle, cela confirme qu'elle a été victime à l'époque d'un homme politique corrompu : "que l'on sache aujourd'hui que ce monsieur trempait dans des choses illicites fait que dans la tête des Mexicains surtout, il y a une prise de conscience sur les possibilités de machinations de ce monsieur." Elle ajoute : "c'est ce qui me donne un sentiment libérateur."

Ce retournement de l'opinion au Mexique fait même dire à Florence Cassez qu'elle pourrait peut-être, un jour, pour un simple voyage, retourner dans ce qui fut son pays d'adoption pour sceller définitivement sa réhabilitation.