L'appel de médecins pour une vaccination plus rapide : "On a perdu beaucoup de temps"

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Jimmy Mohamed

Une trentaine de médecins signent mardi une tribune dans "Le Parisien" afin d'interpeller l'exécutif sur le démarrage trop lent de la campagne de vaccination contre le Covid-19 en France. Ces professionnels, dont le docteur Jimmy Mohamed fait partie, réclame que cette vaccination soit décrétée grande cause nationale.

Une trentaine de médecins signent une tribune dans Le Parisien mardi, afin de réclamer que la vaccination contre le Covid-19 soit décrétée grande cause nationale. Ces professionnels de santé interpellent en effet le gouvernement sur le démarrage de la campagne de vaccination jugée trop lente en France, et qui n'a selon eux aucune justification médicale, ni scientifique. 

Parmi les signataires, le docteur et chroniqueur pour Europe 1, Jimmy Mohamed. Dans cette tribune, les médecins font en effet plusieurs propositions concernant la stratégie de vaccination du pays. Car comme l'explique Jimmy Mohamed, rien ne justifie de retarder son déploiement à grande échelle.

"Se débrouiller pour avoir des vaccins quoi qu'il en coûte"

"La vaccination est une course contre la montre. On l'a débutée en vaccinant les plus fragiles, les personnes dans les Ehpad, dont on sait qu'elles représentent un tiers des décès. Mais ça veut aussi dire qu'il y a deux tiers des décès hors Ehpad. Et il faut protéger les gens en commençant par protéger les soignants et vacciner tous les volontaires, sans mettre de limite d'âge ou de co-morbidité. Et ensuite, vacciner les personnes de plus de 65 ans qui sont volontaires.

On est bloqué par l'Union Européenne, mais on pourrait s'inspirer d'autres pays comme Israël par exemple, qui a fait en sorte d'en acheter suffisamment. Il faudrait activer certains réseaux et se débrouiller pour avoir des vaccins quoi qu'il en coûte, comme l'avait dit le président. Et encore une fois c'est une course contre la montre. On a perdu beaucoup de temps et le variant anglais est présent sur le territoire, Martin Hirsch le disait. 

Mettre en place une "task force" vaccinale

L'épidémie anglaise peut arriver chez nous et être transposée à Paris, en France, et par conséquent le mois de mars 2021 pourrait peut-être être pire que le mois de mars 2020 si nous ne faisons pas quelque chose rapidement.

Il faut accélérer le mouvement. Quant à la logistique, la conservation à moins 80 degrés avec de super congélateurs est compliquée, mais ça reste à mon sens accessible. On pourrait proposer de confier cette opération à une "task force" vaccinale qui disposerait de pouvoirs un peu plus étendus pour rendre compte de façon transparence et quotidienne de l'utilisation des vaccins et qu'on en sache un peu plus."