JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP 1:13
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Invité du grand journal de Matthieu Belliard sur notre antenne, mercredi soir, le premier secrétaire du syndicat national des Directeurs pénitentiaires a réagi à l'agression de deux surveillants par un détenu radicalisé à la prison de Condé-sur-Sarthe, mardi.
INTERVIEW

Au lendemain de l'agression de deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, par un détenu radicalisé, les personnels pénitentiaires ont décidé mercredi de bloquer plusieurs établissements, dont celui situé près d'Alençon.

Invité du grand journal de Matthieu Belliard sur Europe 1, Damien Pellen, premier secrétaire du syndicat national des Directeurs pénitentiaires (SNDP), a dit "comprendre le sentiment de tristesse et d'anxiété qui peut être nourri quand on est face à de tels faits", parlant "d'état de fébrilité normal" chez les surveillants.

 

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Modifier la loi ? Faut-il modifier la loi après cette agression, alors que la compagne du détenu lui aurait fourni un couteau ? "Aujourd'hui, l'arsenal juridique qui existe nous permet de décider de fouilles à certains endroits de manière systématique ou de fouilles individuelles sur des personnes identifiées", rappelle Damien Pellen. "Il n'y a pas besoin de revenir sur cette modalité."

La question des portiques et des palpations. Mais, pointe le responsable syndical, "se pose la question du contrôle des visiteurs à l'entrée des établissements qui se soumettent à un portique de sécurité comme on peut en trouver à l'extérieur des établissements". "Le débat est ouvert", estime-t-il. Aujourd'hui, une personne qui vient rendre visite à un détenu passe un portique à l'entrée de l'établissement. Si celui-ci ne détecte pas d'armes, la personne passe. Si le portique sonne, c'est qu'il y a une masse métallique et "on demande alors une palpation : si la personne refuse la palpation, elle ne rentre pas dans l'établissement", précise Damien Pellen.

 

Aujourd'hui, "on focalise sur un couteau". Sauf que dans le cas de Condé-sur-Sarthe, le couteau était en céramique, qui n'a pas sonné au portique. "C'est un souci réel", affirme-t-il. "Si on développe les palpations, ça ne mettra pas fin aux passages à l'acte dans les prisons. Tout objet que l'on peut avoir au quotidien peut servir d'arme", comme "un rasoir" ou "un stylo". "Aujourd'hui, on focalise sur un couteau parce que le passage à l'acte est violent et que ça met en jeu la vie d'agents. Néanmoins, on se rend compte qu'au sein des détentions, tout est une arme", indique Damien Pellen.