Affaire Vincent Lambert : sa mère réclame le "secours" de l'ONU

© AFP/COURTESY OF THE LAMBERT FAMILY
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avec AFP
La mère de Vincent Lambert, en état végétatif depuis 2008, en appelle à l’ONU, alors que la Cour de cassation française a ouvert la voie à un nouvel arrêt du maintien en vie de son fils.

La mère du Français Vincent Lambert, en état végétatif depuis 2008, a réclamé lundi le "secours" de l'ONU, affirmant que l'on veut "assassiner" son fils, alors que la Cour de cassation française a ouvert la voie à un nouvel arrêt de son maintien en vie. Viviane Lambert s'exprimait lors d'une table ronde organisée en marge de la 41e session du Conseil des droits de l'homme à Genève, par une ONG basée à Strasbourg, le Centre européen pour le droit et la justice.

"On veut l'assassiner. C'est le vrai mot"

"Je crie tout haut que Vincent, on veut l'assassiner. C'est le vrai mot", a-t-elle dit avec des sanglots dans la voix, devant une quinzaine de personnes dont une poignée de journalistes. "Vincent n'est pas en fin de vie, Vincent n'est pas un légume", a-t-elle martelé, indiquant être venu à l'ONU pour y réclamer un "secours".

Au sein d'une famille déchirée par des années d'une tragique bataille judiciaire, l'épouse et six frères et soeurs de Vincent Lambert, tétraplégique depuis un accident de la route, demandent l'arrêt de son alimentation et de son hydratation. Les parents, soutenus par un frère et une soeur, s'y opposent.

Un comité de l'ONU sans pouvoir de contrainte

Dans cette affaire, qui ne cesse de rebondir devant la justice française, le comité de l'ONU sur les droits des personnes handicapées, saisi par les parents, a demandé le 4 mai à la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins, le temps qu'il puisse examiner le dossier sur le fond.

"La France nous a dit trois jours plus tard ‘nous n'appliquerons pas ces mesures provisoires’. Et bien, il y a là quelque chose d'absolument scandaleux qui justifie notre présence aujourd'hui", a affirmé l'un des avocats des parents, Jean Paillot, présent à la table ronde. Ce comité de l'ONU n'a toutefois aucun pouvoir de contrainte sur les Etats membres. Selon la ministre française de la Santé Agnès Buzyn, la France n'est "pas tenue" de respecter cette demande.