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Romain David , modifié à
La décision rendue vendredi par la Cour de cassation dans l'affaire Vincent Lambert ouvre la voie à un nouvel arrêt des traitements.
INTERVIEW

La Cour de cassation, plus haute juridiction française, a cassé vendredi la décision de la cour d'appel de Paris dans l’affaire Vincent Lambert. Le 20 mai, cette dernière avait ordonné la reprise des soins de ce patient tétraplégique, dans un état végétatif depuis dix ans. Si la décision rendue ouvre la voie à un nouvel arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert, les proches qui y sont favorables restent toutefois méfiants après des années de bataille judiciaire.

"Il faut être prudent, on ne sait pas ce qui peut se passer", a ainsi déclaré samedi son neveu, François Lambert, au micro de Bernard Poirette dans la matinale week-end d’Europe 1. "On a eu l’arrêt des traitements le 20 mai et l’arrêt de la cour d’appel le même jour. À chaque fois, on fait un pas en avant et deux pas en arrière", rappelle-t-il, tout en évoquant la possibilité d’un "nouveau coup de théâtre". Après des années de procédure, "il n’y a pas d’angoisse à l’idée que l’on va arrêter les traitements de Vincent, pas de soulagement non plus", ajoute ce parent.

Pour lui, les parents de Vincent Lambert sont dans "une bulle de militantisme"

De leur côté, les parents de Vincent Lambert ont fait savoir, via leur avocat, leur intention de porter plainte pour "meurtre avec préméditation" contre le médecin qui viendrait à mettre en place un nouvel arrêt des traitements. "Ils sont extrêmement agressifs lorsqu’ils sont acculés, lorsqu’ils n’ont plus le droit avec eux. On verra ce qu’ils vont faire", commente François Lambert, qui indique ne plus communiquer avec eux que par "presse interposée".

"Même leurs propres enfants ont essayé de garder contact avec eux, ils ont essayé de leur parler et puis ils ont bien vu, avec le temps, qu’il était peut-être mieux de s’éloigner d’eux, de ne plus leur parler du tout", explique-t-il. Pour lui, Pierre et Viviane Lambert se sont enfermés dans "une bulle de militantisme". "Sur Vincent, il n’y a plus aucune donnée médicale qui les atteint, ils sont dans un militantisme total", déplore-t-il.