Affaire Théo : plusieurs centaines de manifestants mercredi en France

Environ 200 manifestants se sont rassemblés mercredi en fin d'après-midi dans le nord de Paris pour dénoncer les violences policières en lien avec l'affaire Théo.
Environ 200 manifestants se sont rassemblés mercredi en fin d'après-midi dans le nord de Paris pour dénoncer les violences policières en lien avec l'affaire Théo. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
200 personnes à Paris, 150 à Rouen et presque 500 à Lille, l'affaire Théo continue de mobiliser des manifestants à travers la France qui dénoncent les violences policières. 

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à Paris, Lille et Rouen mercredi en fin de journée, pour dénoncer les violences policières en lien avec l'affaire Théo

A Paris. Dans le détail, à Paris, environ 200 manifestants se sont rassemblés mercredi en fin d'après-midi sous le métro aérien Barbès et débordant sur la chaussée, ces manifestants étroitement quadrillés par les forces de l'ordre ont allumé quelques fumigènes, en scandant par intermittence "pas de justice, pas de paix", "flics, violeurs, assassins" ou en chantant "tout le monde déteste la police". Un homme hissait une pancarte "violences policières: fin de l'impunité".

Le métro a été fermé par la police et des commerces avaient baissé leur rideau par précaution. Une partie de la circulation a été bloquée aux alentours. Un groupe a tenté de quitter le carrefour Barbès pour partir en cortège, mais ces manifestants ont été refoulés au moyen de gaz lacrymogènes.

De la casse à Rouen. A Rouen, quelque 150 personnes se sont rassemblés pour dénoncer les violences policières, donnant lieu à des débordements, se traduisant par deux blessés légers et 21 interpellations, a constaté l'AFP. Les troubles se sont produits dans le quartier Saint-Sever, sur la rive sud de la Seine, peu après un rassemblement organisé près de la station de métro-tram du quartier, vers 17h30. "Assez rapidement, un groupe d'environ 70 irréductibles ont commencé à commettre des dégradations", a indiqué à l'AFP le secrétaire général de la préfecture Yvan Cordier.

"Les consignes données étaient de protéger les personnes et les biens", a-t-il précisé, indiquant que les forces de l'ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Deux heures après les heurts, on recensait quatre vitrines brisées, une succursale de courtage d'assurance dévastée, et de nombreuses grandes poubelles renversées et incendiées, a constaté l'AFP. Deux personnes ont par ailleurs été légèrement blessées parmi les manifestants, selon la préfecture.

500 manifestants à Lille. Quelque 500 personnes ont défilé mercredi soir dans les rues de Lille pour elles aussi, dénoncer les violences policières après le viol présumé de Théo, une manifestation à l'issue de laquelle un autre défilé non autorisé a débouché sur une interpellation, a constaté un journaliste de l'AFP. Partant de la place de la République peu après 18h, les manifestants ont défilé pendant près de deux heures, scandant des slogans tels que "Discrimination partout, justice nulle part" et "Humiliations, contrôles au faciès, y en a marre". La manifestation se déroulait sans incident lorsqu'un groupe d'une centaine de personnes est retourné dans des ruelles pour y mener un défilé non autorisé. Des poubelles ont été renversées et quelques bouteilles de verre lancées.

Une multiplication des violences. Les manifestations se sont multipliées, en région parisienne mais aussi en province, depuis la violente interpellation le 2 février à Aulnay-sous-Bois de Théo, jeune homme noir de 22 ans, qui a débouché sur la mise en examen de quatre policiers dont un pour viol. En dépit des appels au calme de Théo et du gouvernement, de nombreux incidents en banlieue ont eu lieu. Quelque 245 interpellations ont été recensées depuis le déclenchement des violences urbaines le 4 février, débouchant sur 236 gardes à vue, dont 168 sur Paris et les trois départements de la Petite couronne (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne), indiquait le ministère de l'Intérieur mardi.