À quoi va servir le nouveau logo pour les aliments des bébés ?

Le logo sera apposé sur les produits à l'initiative des industriels prêts à respecter les exigences de qualité et de sécurité de l'Afnor.
Le logo sera apposé sur les produits à l'initiative des industriels prêts à respecter les exigences de qualité et de sécurité de l'Afnor. © alimentationdutoutpetit.fr
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Un nouveau logo vient d’être dévoilé pour aider les parents à choisir les aliments de leur nourrisson, notamment après leurs quatre mois.

Quels aliments donner à son bébé à partir de cinq mois, âge à partir duquel il peut se nourrir d’autres choses que de lait maternel ou infantile ? Selon un sondage OpinionWay révélé par Le Parisien, 93 % des parents déclarent rencontrer des difficultés pour alimenter leur enfant jusqu’à 3 ans. Pour les aiguiller, l’association française de normalisation (AFNOR), sous tutelle du ministère de l’Industrie, a dévoilé mardi un nouveau logo, bleu et blanc, représentant un bébé souriant, bras ouvert.

La présence de ce dernier sur l’emballage est censée garantir que le produit est adapté aux nourrissons, tant pour sa santé que pour son développement. Que signifie-t-il exactement ? Comment se repérer dans les rayons pour offrir une alimentation équilibrée aux bébés ? Eléments de réponse.

Qu’est-ce ce que les produits avec ce logo auront de particulier ?

Pots pour bébés, purées, compotes, yaourt… À partir de quatre mois révolus, l’intestin du bébé est suffisamment mature pour que des aliments autres que le lait lui soient proposés. Mais que lui donner précisément ? Le logo de l’Afnor garantit que l’aliment a les qualités nutritionnelles nécessaires au bon développement de l’enfant (lipides, fer, zinc, calcium, Omega 3 et 6, vitamine D…).

Il garantit, aussi, que le produit ne représente pas de danger pour lui. Ainsi, pour se prévaloir de ce logo, les produits devront comporter

- Cinq fois moins d’additifs que ceux autorisés pour l’alimentation des adultes

- 10 fois moins de nitrate

- 25 fois moins de métaux lourds

- Un taux de certains pesticides jusqu'à 500 fois moins élevés

Toutes ces normes sont validées par les autorités sanitaires européennes. Avec un simple coup d’œil, les parents pourront donc s’assurer que les produits respecteront ces normes, qu’ils soient dans le rayon bébé ou non. Le logo est aussi destiné aux boîtes de lait infantile, pour rappeler qu’aucun autre lait ne doit être donné à son enfant avant l’âge d’un an.

Quels produits seront concernés concrètement ? 

Ce sont les producteurs et les industriels qui devront décider d’eux-mêmes d’apposer ou non le logo. Nestlé et Blédina ont déjà annoncé le faire sur les pots de bébés. Mais l’Afnor assure que d’autres producteurs vont bientôt suivre, notamment des producteurs de yaourts, de carottes ou de navets, voire même de viande et de produits surgelés.

Peut-on faire confiance à ce logo ?

Les industriels devront eux-mêmes effectuer leurs propres contrôles avant de décider d’apposer le logo sur leurs produits. Ce logo pourrait constituer un atout commercial majeur pour les marques, si les parents lui font confiance. Mais comment être certain que les producteurs ne tricheront pas ? Qu'ils n’apposeront pas le logo sans respecter les normes ?

Le Code de la consommation prévoit des sanctions très lourdes en cas de tromperie. Si les exigences de la norme ne sont pas respectées, les dirigeants s’exposent à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison et 600.000 euros d’amendes pour chaque produit où il y aurait eu tromperie. Les équipes du ministère de l’Industrie peuvent effectuer des contrôles pour s’en assurer. Et ce type de produits fait régulièrement l’objet d’enquête des associations de consommateurs. Pour éviter le scandale et les procès, les industriels auront donc tout intérêt à respecter les exigences de la norme Afnor avant d’apposer le logo.

En complément du logo, quelques réflexes bons à adopter

En complément du logo (et en attendant que ce dernier soit utilisé par les industriels), les parents peuvent aussi adopter quelques réflexes pour garantir une alimentation sécurisée à leurs enfants. Dans son rapport de 2016, l’Anses rappelait par exemple l’importance de ne pas manger plus de deux portions de poisson par semaine (sans choisir les mêmes poissons, et/ou venant du même lieu d’exploitation), pour éviter les contaminations aux PCB (ou polychlorobophényles), des polluants présents dans les eaux.

Vous pouvez également vérifier par vous-même sur l’étiquette que les produits ne contiennent pas de phosphates inorganiques, des substances limitant l’absorption de calcium, tels que l’acide phosphorique (E338), le phosphate de sodium (E339), le phosphate de potassium (E340), le phosphate de calcium (E341), le phosphate de magnésium (E343), le diphosphate (E450), le triphosphate (E451) et le polyphosphate (E452).

Enfin, les spécialistes rappellent que, logo ou non, il est préférable de privilégier le verre au plastique, afin de limiter notamment l’exposition au bisphénol A, un perturbateur endocrinien encore utilisé pour la fabrication des biberons et de la vaisselle en plastique.

Un site internet (incomplet) pour constituer les menus

La présence d’un logo sur les aliments ne suffit pas à indiquer aux parents quels menu ils pourront concocter pour leurs enfants, et à quel âge. C’est pourquoi l’Afnor l’accompagne d’un site internet, alimentationdutoutpetit.fr, qui sera lui aussi mentionné sur les emballages des produits concernés. Ce site, qui se base sur les dernières recommandations de l’Anses, l’agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, décrit, âge par âge, ce dont le nourrisson a besoin, et ce jusqu’à trois ans. On y apprend, par exemple, que l’enfant peut manger une à deux cuillères à café de légumes et de fruits à cinq et six mois, en complément du lait maternelle ou infantile, et qu’il est vivement recommandé de ne pas lui donner de lait végétal ou animal (vache, chèvre, brebis…) avant un an.

Attention, toutefois, à la manière de lire ce site internet. "Je ne le trouve pas très clair. Il donne des quantités d’aliments à donner chaque jour, mais pas de répartitions détaillées matin/midi/collation/soir, notamment pour les fruits ou les céréales… Or, il est important que l’enfant s’habitue à des petits repas", note Nina Cohen-Koubi, médecin nutritionniste contactée par Europe 1. D’où l’importance  de respecter l’appétit de l’enfant. Et de faire appel à un professionnel (médecin et/ou nutritionniste) en cas de doute. Le site de Santé public France, plus complet, donne également de nombreux conseils (cliquer ici).