Maxime, menacé de mort par le président de l'université de Nice : "Il avait complètement perdu la tête"

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Martin Feneau et Shanel Petit, édité par Anaïs Huet , modifié à
Une vidéo mise en ligne par un collectif d'étudiants montre le président de l'université de Nice, visiblement excédé, proférer des menaces de mort à l'encontre d'un jeune homme venu avec un groupe de personnes opposées à la réforme.
TÉMOIGNAGE

La scène a de quoi choquer. Mercredi dernier, le président de l'Université Côte d'Azur (UCA) a proféré des menaces de mort à l'encontre d'un manifestant qui occupait le siège de la faculté de Nice et venait de blesser un membre du personnel, selon une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux par un collectif d'étudiants.

"Toi, je te revois sur le campus seul, t'es mort !" Sur cette vidéo, on peut voir des membres du personnel administratif tenter de s'interposer entre le président de l'université, Jean-Marc Gambaudo, et des manifestants. Dans son costume noir, il apparaît furieux. Il pointe un jeune homme du doigt et le menace : "Toi, je te revois sur le campus seul, t'es mort !" Ce jeune homme s'appelle Maxime. Il n'est plus étudiant à l'université, mais syndicaliste à Solidaires-étudiants Nice, et membre du collectif Sauve ta fac 06.

Jean-Marc Gambaudo "a essayé de le plaquer à terre". Avant la menace de mort, Maxime raconte avoir d'abord été bousculé dans l'escalier par le président. "Il m'a fait une prise de judo, il me prend par le cou et me met par terre en essayant de me traîner ensuite vers son bureau qui était à côté, en me disant 'On va s'expliquer tous les deux'", raconte-t-il au micro d'Europe 1, encore choqué par la scène. "Avant d'entrer dans la salle, dans les escaliers, Jean-Marc Gambaudo s'est jeté sur cet individu et a essayé de le plaquer à terre", confirme un étudiant qui a assisté à la scène.

Entendu sur europe1 :
Il était hors de lui, nous a agressés verbalement et physiquement

"Il avait complètement perdu la tête". Plus nombreux et sans violence, assurent-ils, ses camarades parviennent à récupérer Maxime. "Après, on s'est mis dans la salle des actes. On a commencé à mettre les tables pour barrer l'arrivée des administratifs. Ils ont alors essayé de forcer la barricade". C'est là que Jean-Marc Gambaudo profère des menaces de mort à l'encontre de Maxime. "En me regardant et en me montrant du doigt", précise l'intéressé. "Monsieur Gambaudo avait complètement perdu la tête. À ce stade, je pense qu'il voulait juste se battre. On n'a pas répondu à leur violence par la violence. Il était hors de lui, nous a agressés verbalement et physiquement", témoigne un étudiant joint par Europe 1.

Plainte contre plainte. Une réaction instinctive plus que réfléchie, se défendent les responsables de l'université. Ils arguent que Maxime est un activiste connu de la police. "Jean-Marc Gambaudo me connaît déjà et ne m'aime pas trop, il sait que je suis un militant assez impliqué. Il décide de faire de moi la tête de Turc", déplore le jeune syndicaliste. À la suite de cette altercation, Maxime a été mis en examen pour violence en réunion, accusé d'avoir jeté une chaise sur un vigile quelques jours auparavant. Celui-ci avait été blessé au crâne et à la clavicule. Le jeune homme envisage quant à lui de porter plainte pour menace de mort.