À Marseille, la fermeture des épiceries de nuit contestée devant la justice
Le préfet de police des Bouches-du-Rhône a pris un arrêté pour obliger les épiceries de nuit à fermer à 22 heures dans le centre-ville de Marseille. Un arrêté qui doit entrer en vigueur le 21 mars, mais qui est déjà attaqué en justice et étudié, ce lundi, par le tribunal administratif de Marseille.
À Marseille, la bataille des épiceries de nuit bat son plein. Le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Pierre-Edouard Colliex, a pris un arrêté pour obliger ces établissements à fermer à 22 heures. Objectif : lutter contre les nuisances sonores autour de ces épiceries. Inadmissible pour ces commerçants, dont le modèle économique est en partie fondé sur leur ouverture tardive. Ils ont déposé un recours qui est examiné, ce lundi 10 mars, par le tribunal administratif de Marseille.
"Si on me ferme à 22h, je ferme mon magasin directement"
L'arrêté qui doit entrer en vigueur le 21 mars 2025 est déjà attaqué en justice par les commerçants. Les épiciers du centre-ville dénoncent une obligation de fermeture selon eux injuste. "Moi, mon chiffre d'affaires, c'est 80% la nuit. Si on me ferme à 22h, je ferme mon magasin directement", avance ce commerçant. Leur avocat Simon Bechelen juge cet arrêté préfectoral discriminatoire. "Peut-être qu'il existe des épiceries qui causent des troubles et dans ce cas -là, il faut les sanctionner individuellement et pas de manière générale", propose-t-il.
Mais la mesure cible justement les quartiers où remontent les plaintes, comme ici entre la plaine et le cours Julien. "Musique, bagarres... La plupart des gens sont tous addicts à l'alcool dans ces quartiers-là", glisse un riverain.
Certains veulent l'extension de la fermeture à toute la ville
Ils sont nombreux aujourd'hui à demander l'extension de cette fermeture nocturne à toute la ville à l'image de comités de quartier ou encore de maires de secteurs comme Marion Bareille dans le nord de Marseille. "Si on s'attaque uniquement au centre-ville, on sait que ça va venir s'accentuer en périphérie. Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai un couple de retraités menacés par un commerce de nuit parce qu'ils ont demandé à avoir un peu plus de tranquillité et c'est quelque chose que l'on ne peut pas accepter", appuie-t-elle.
L'élue milite également pour que cet arrêté préfectoral puisse concerner d'autres types de commerce source de nuisance comme les barbiers de nuit.