L'Alsace est habituée aux pétards et aux feux d'artifice. En 2017, 93 kg avaient été saisis à la frontière franco-allemande. 1:27
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Arthur Helmbacher, édité par Ariel Guez , modifié à
Les pétards sont une tradition bien française lors de la nuit du 31 décembre au 1er janvier. Mais attention, ils peuvent causer des accidents graves. Pour sensibiliser les plus jeunes, certains médecins organisent des visites de leurs services. Exemple au CHU de Strasbourg, où l’équipe médicale se prépare activement à la nuit de mardi.
REPORTAGE

Ils ne coûtent bien souvent que quelques euros et sont très prisés la nuit du Nouvel An : les pétard et les feux d'artifice sont pourtant interdits par les autorités à cette occasion. Ce qui n'empêche pas la mesure d'être rarement respectée. À Strasbourg, deux personnes ont été amputées d'un doigt lors du dernier réveillon de la Saint-Sylvestre. Alors, pour prévenir les plus jeunes, le service SOS-Main du CHU de la capitale alsacienne a organisé une visite pour les collégiens. 

"Il y a beaucoup d'amputations les soirs de Nouvel An"

Ces jeunes visitent le service et apprennent les bons gestes à adopter, tout en découvrant les différents instruments utilisés par le personnel hospitalier. "Des instruments assez fragiles qui permettent de réparer les nerfs et les artères qui ont été sectionnés", leur précise une membre du service. SOS-Mains est prêt pour le passage à 2020 : nuit blanche pour tout le monde, et une équipe renforcée en nombre au bloc opératoire. 

La prévention est nécessaire, les accidents pouvant être gravissimes. "Il y a beaucoup d'amputations les soirs de Nouvel An", explique Martine, kinésithérapeute. Juliette, ergothérapeute, abonde : "Il y a tout un parcours de reconstruction derrière. Il faut parfois changer de métier, et réaménager son quotidien pour vivre avec un ou plusieurs doigts en moins. Les conséquences peuvent être dramatiques sur la vie privée et professionnelle." 

"Ça donne vraiment moins envie d'en faire"

En classe de quatrième dans un collège strasbourgeois, Théo et Lilian le reconnaissent : ils ont retenu la leçon. "Quand on a vu le doigt avec la chair, et l'os coupé avec la moitié du doigt amputé, ça donne vraiment moins envie d'en faire", expliquent-ils. "Après les images, c'est répugnant." La prévention pourrait donc dissuader ces jeunes, qui sont particulièrement concernés par ce type d'accidents. En 2019 plus de la moitié des 65 personnes blessées par un pétard dans le Bas-Rhin étaient mineures.