L'ouverture de la PMA à toutes les femmes est une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. 1:17
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, édité par Romain David , modifié à
Le projet de loi sur la PMA est de retour à l'Assemblée nationale, ce lundi. Marion a réalisé la sienne en Espagne. Au micro d'Europe 1, elle évoque son expérience : aujourd'hui enceinte de jumeaux, cette future mère explique qu'à 35 ans, elle estimait ne plus avoir le luxe d'attendre un éventuel changement de la législation française.
TÉMOIGNAGE

Les députés entament lundi après-midi la troisième lecture du projet de loi sur la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes. Les élus restent divisés sur cette réforme promise par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle de 2017. Actuellement, des milliers de femmes, pour certaines mariées en France, choisissent d’aller à l’étranger pour réaliser cette PMA et ainsi contourner l’interdiction française. C’est le cas de Marion, mariée à une femme et qui est partie il y a quelques mois en Espagne pour une fécondation in vitro. Pour elle, il n’était plus question d’attendre un éventuel changement de la législation.

"J'aurais 35 ans au moment de l'accouchement. On ne peut pas se permettre d'attendre parce que, petit à petit, mon corps va être de moins en moins efficace dans la procréation", explique Marion à Europe 1. "Ça rajoute de la pression sur ce projet, et finalement ça en fait une urgence."

Des démarches complexes et coûteuses

"On devrait avoir le droit de le faire en France", martèle cette future mère. "Pour plein de raisons, ça aurait été beaucoup plus simple. Financièrement notamment, parce que là, on fait face aux dépenses de parents qui attendent des jumeaux après avoir déjà dépensé 13.000 euros pour obtenir cette grossesse, ce qui n'est pas négligeable", pointe-t-elle. "Il y a le côté pratique aussi ; à chaque fois, on a dû passer les frontières un peu comme des voleuses."

"On a vraiment la sensation d'être traitées comme des sous-citoyennes"

Aux yeux de Marion, le débat sur la PMA aurait dû arriver dans l’hémicycle juste après l’ouverture du mariage aux couples de même sexe. "Le mariage est possible depuis 2013 et depuis ce moment-là, on nous dit que la possibilité de faire une PMA va être réelle", rappelle Marion. "En fait, on a l'impression qu'on a les mêmes devoirs que les autres, mais pas les mêmes droits", s’agace-t-elle.

"On a vraiment la sensation d'être traitées comme des sous-citoyennes. De notre côté, ça développe une grosse rancœur par rapport à notre pays", confie encore la jeune femme. Avant de conclure : "Il est temps que ça avance."