Zyed et Bouna : le rôle des policiers en débat

© MAXPPP
  • Copié
avec Sébastien Guyot , modifié à
La justice décide mercredi si les policiers sont poursuivis pour le drame de Clichy-sous-Bois.

Quel rôle ont joué les policiers dans la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois, en 2005 en Seine-Saint-Denis ? La cour d'appel de Paris doit décider mercredi matin si elle renvoie devant un tribunal correctionnel les deux policiers mis en cause. Ces derniers pourraient alors être poursuivis pour non-assistance à personne en danger.

La justice hésite et se renvoie le dossier

Le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois, Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, étaient morts électrocutés dans un transformateur EDF où ils s'étaient réfugiés après une course-poursuite avec des policiers. Ce drame avait alors mis le feu aux banlieues et provoqué plusieurs nuits consécutives d’émeutes.

Près de cinq ans après les faits, en octobre 2010, deux policiers ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour non-assistance à personne en danger par les juges d'instruction chargés de l'enquête.

Mais le parquet de Bobigny, qui avait requis un non-lieu, avait fait appel de cette décision. Le parquet général s'était également prononcé contre le renvoi des policiers en correctionnelle, estimant qu'ils n'avaient pas eu connaissance de la réalité du danger.

"L'attente commence à devenir insupportable"

Saisie du dossier en février dernier, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris doit décider mercredi matin si elle renvoie les deux policiers en correctionnel. Les proches des familles de Zyed et Bouna n’espèrent qu’une seule chose : que la justice travaille sereinement et mène ses investigation jusqu’au bout.

Samir Mihi, président de l'association de soutien aux familles de Zyed et Bouna, "Au delà des mots", juge que "ni les politiques ni les syndicats de police ne doivent prendre nos quartiers en otage". "Cela fait cinq ans et demi que les familles attendent de connaître les circonstances de la mort de leurs enfants", poursuit-il, avant d’estimer de nouvelles émeutes peu probables en cas de non-renvoi des policiers.

"L'attente commence à devenir insupportable", explique Samir Mihi :

Trois autres policiers peut-être poursuivis

La cour d'appel doit par ailleurs se prononcer sur la demande des avocats des familles des victimes qui réclament le renvoi devant le tribunal d'au moins trois autres policiers pour les mêmes faits de non-assistance à personne en danger.