"Allah est grand." Tels sont les premiers mots prononcés par Youssouf Fofana à son arrivée mercredi dans le box des accusés, tout sourire et poing levé vers le ciel. Sweat-shirt blanc, collier de barbe et crâne rasé, celui qui est jugé pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre d’Ilan Halimi en 2006 a choisi, d’emblée, de faire dans la provocation.
Interrogé par la présidente Nadia Ajjan sur sa date de naissance, il répond : "Le 13 février 2006, à Sainte-Geneviève-des-Bois", soit la date et le lieu auxquels Ilan Halimi a été retrouvé agonisant avant de mourir pendant son transfert à l'hôpital. Pour nom, il choisit : "Arabs - Africaine barbare armée révolte salafiste." La présidente se contente de lui signaler que ce n'est pas ce qui figure sur ses documents. L'accusé, souriant, se rasseoit et semble ensuite prier à voix basse.
En face, sur le banc des parties civiles, la mère d'Ilan Halimi, assise à côté de ses deux filles, ne dit rien. Pendant plus d'une heure d'attente, elle aussi a semblé prier, en se balançant imperceptiblement d'avant en arrière.
Une fois les jurés choisis, la salle a été évacuée et le huis-clos prononcé en raison de la présence de mineurs impliqués au moment des faits. Derrière les portes closes, la cour a examiné plusieurs demandes de publicité des débats, qu'elle a rejetées, les deux mineurs concernés ayant "clairement fait savoir" leur opposition. Elle a jusqu'au 10 juillet pour démêler les responsabilités des accusés.