Xynthia : inquiétudes sur les digues

Vue aérienne de La Faute-sur-Mer et L'Aiguillon-sur-Mer, en Vendée, après le passage de la tempête.
Vue aérienne de La Faute-sur-Mer et L'Aiguillon-sur-Mer, en Vendée, après le passage de la tempête. © MAXPPP
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avec François Coulon et agences , modifié à
Pour les habitants, elles ne sont pas assez solides. 3.000 maisons seraient menacées.

"Ça fait deux ans et il n’y a rien eu de fait". Les habitants de L'Aiguillon-sur-Mer et de La Faute-sur-Mer, en Vendée, perdent patience. Deux ans après le passage de la tempête Xynthia, ils craignent de nouvelles inondations. La raison ? Si certaines digues existantes ont été rehaussées, les structures actuelles laissent à désirer.

Les digues se craquèlent

"Cet été, on a eu une température relativement importante et les digues se craquelaient. On pouvait passer un bras ou un pied dans des fissures", se désole au micro d’Europe 1 Renaud Pinoir, président de l’association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer (Avif). "Pour l’instant on n’est pas protégé", résume-t-il affirmant qu’entre "2000 et 3000 maisons sont menacées".

Pourtant l’Etat et les collectivités locales ont déjà réalisé des consolidations de digues, à hauteur de 20 millions d’euros depuis le drame qui a tué 53 personnes le 28 février 2010. La forte marée conjuguée à des vents violents et une violente dépression avait alors eu raison des digues et submergé des habitations construites en zone inondable. Depuis deux ans, près de 700 maisons inondées ont été rachetées par l'Etat dans les deux communes sinistrées.

L'année dernière, le gouvernement avait présenté une liste de 60 mesures de prévention des risques d'inondation. Il s'était notamment engagé à réaliser 1.200 km de travaux de renforcement d'ouvrages entre 2011 et 2016, pour un budget d'environ 500 millions d'euros.

"On n'a pas de digues suffisamment solides"

L’une des habitantes de La Faute-sur-Mer, Marie Matelier estime sur Europe 1 qu’il y a eu "beaucoup d’urgence de la part de l’Etat pour nous faire partir, en nous disant : ‘vous êtes en danger’. Par contre, l’urgence de secourir ceux qui sont restés n’est pas là. Parce que deux ans après, on n’a pas de digues suffisamment solides pour nous protéger".

Six kilomètres de digues sont aujourd’hui réclamés par l'association "L'avenir ensemble", qui regroupe 350 familles de sinistrés. Et ce, pour un coût de trois millions d'euros.

Pour montrer leur détermination, plusieurs centaines de sinistrés ont symboliquement lancé des "bouteilles à la mer" dimanche dans la rivière qui sépare L'Aiguillon de La Faute-sur-Mer.