Woerth-Bettencourt : l'Elysée en cause (Nadal)

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avec AFP

L'ancien haut magistrat Jean-Louis Nadal a laissé entendre jeudi sur France Inter que l'Elysée avait freiné la nomination d'un juge d'instruction dans l'affaire Woerth-Bettencourt qu'il avait recommandée dès septembre 2010.

Jean-Louis Nadal, maintenant à la retraite et se revendiquant ouvertement de gauche, était alors procureur général près la Cour de cassation. Saisi de la mise en cause dans l'affaire Bettencourt de l'ancien ministre du Budget Eric Woerth, soupçonné de financement politique illégal, il avait recommandé la désignation d'un juge d'instruction pour mener des investigations, conduites jusqu'alors sous la direction du procureur de Nanterre Philippe Courroye, réputé proche de Nicolas Sarkozy.

Il avait en revanche décidé de ne pas saisir la Cour de justice de la République (CJR), habilitée à juger de faits imputés à des ministres dans l'exercice de leurs fonctions.

"J'avais estimé que dans la 'zone rouge ministérielle', susceptible en l'état de (conduire à la saisine) de la CJR à l'encontre d'Eric Woerth, il n'y avait pas lieu à" la saisir, a déclaré Jean-Louis Nadal sur Inter. Mais, a-t-il ajouté, "j'ai vu que dans la période précédant la prise de fonction d'Eric Woerth, le ciel est chargé", "il y avait matière à poursuivre".