Viré pour s’être vanté d’être un Don Juan

L'employé licencié avait été trop bavard à la machine à café.
L'employé licencié avait été trop bavard à la machine à café. © MAXPPP
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Un employé trop bavard d’une entreprise lorraine conteste son licenciement devant les prud’hommes.

Don Juan et fanfaron, voilà deux traits de caractère qui ne semblent pas faire bon ménage dans cette entreprise de l’est de la France. Un salarié d’une société de Maxéville, près de Nancy, a payé pour l’apprendre. L’homme, âgé de 39 ans, a été licencié pour s’être vanté auprès de collègues d’avoir multiplié les conquêtes au sein même de sa société, selon L’Est Républicain. Christophe* a saisi le conseil des prud’hommes, qui a commencé à étudier son cas mardi, pour licenciement abusif.

L’entreprise avance deux motifs de licenciement, selon son avocate Pauline Blandin. D’abord un "comportement désinvolte" traduit par un "manque d’intérêt manifeste", mais aussi et surtout ses révélations sur ses "conquêtes féminines sur le site de Nancy", précise au quotidien régional l’avocate, évoquant aussi des propos "sexistes". Un comportement incompatible avec les nouvelles fonctions de chef de service que Christophe s’apprêtait à occuper à l’issue d’un parcours d’intégration censé lui enseigner ses nouvelles fonctions. C’est d’ailleurs au dernier jour de ce parcours que l’homme a appris l’ouverture de la procédure de licenciement.

"Sphère privée"

Car c’est là le paradoxe. Jusqu’à ce litige, l’employé avait connu un parcours exemplaire dans l’entreprise, grimpant les échelons un à un. Son avocat assure d’ailleurs qu’il avait déjà commencé à exercer ses nouvelles fonctions, et que le timing du licenciement ne tient donc pas. En outre, les fameuses confidences "ont eu pour cadre la machine à café ou un restaurant. Elles relèvent donc totalement de la sphère privée. Pour que de tels faits puissent justifier un licenciement, encore faudrait-il qu’ils nuisent à l’entreprise, argumente Me Fabrice Gossin dans l’Est républicain.

Christophe et son avocat réclament donc 104.000 euros de dommages et intérêts. L’homme peut compter sur le soutien d’une de ses anciennes conquêtes dans l’entreprise, devenue aujourd’hui sa compagne.

*Le prénom a été changé