Vaste coup de filet entre Marseille et la Corse

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avec agences
Onze personnes, soupçonnées de trafic de drogue et d'armes, ont été interpellées jeudi.

Les enquêteurs ont frappé entre les deux rives de la Méditerranée. Onze personnes liées ou appartenant "aux milieux corse et marseillais" ont été interpellées dans le cadre d'un présumé trafic d'armes et de stupéfiants entre la Corse et Marseille. Ces 11 personnes étaient en garde à vue jeudi soir et pourraient y rester pendant 96 heures. Ces interpellations mettent fin à un an et demi d'enquête menée sous la houlette des enquêteurs de la Juridiction interrégionale de Marseille.

Deux hommes pris en flagrant délit. Le facteur déclencheur de cette opération a été la transaction jeudi entre deux protagonistes sous surveillance. Alors qu'ils entreprenaient de revendre des stupéfiants et des armes, les deux suspects, âgés de 35 et 50 ans, ont en effet été pris en flagrant délit à L'Ile-Rousse, dans le nord-ouest de la Corse. "La mule, c'est-à-dire la personne chargée d'acheminer la marchandise, qui revenait de Marseille par le bateau, devait remettre un kilo de cocaïne à son acheteur qui était en possession de 80.000 euros", a détaillé un enquêteur.

Un marin syndicaliste arrêté. Ce coup de filet a entraîné consécutivement neuf autres interpellations à Bastia et Marseille le jour même. Les suspects seraient tous "liés ou membres présumés" des milieux corse et marseillais et sont connus des services de police et de justice. Parmi ceux-ci figure un responsable d'une confédération syndicale de marins, dont il reste à déterminer le rôle et l'étendue de ses complicités éventuelles. Lors des perquisitions, une dizaine de pistolets et d'armes sophistiquées, ainsi qu'un kilo de cocaïne environ, ont été saisis par les policiers. Ces derniers ont également mis la main sur 80.000 euros d'argent liquide.

Un "coup de filet" pouvant "déstabiliser le milieu". "Certains suspects sont proches du grand banditisme corso-marseillais, puisque l'on retrouve des personnes réputées proches d'Ange Toussaint Federici, dit ATF - condamné à 30 ans de réclusion pour la tuerie des Marronniers le 4 avril 2006 - ou feu Francis Mariani, l'un des piliers de la Brise de mer tué dans l'explosion d'un hangar sur la plaine orientale de l'île en 2009", a précisé un enquêteur. Selon cette même source, il s'agit donc d'un "coup de filet" pouvant "déstabiliser le milieu" du sud de la France et d'une affaire "de grande ampleur" en l'état des investigations.