Une belle-mère, un héritage et un meurtre

Une femme accusée d'avoir commandité l'assassinat de sa belle-mère en 2009 à Grand-Champ, près de Vannes, comparaîtra à partir de mardi, avec trois hommes de main, devant la cour d'assises du Morbihan.
Une femme accusée d'avoir commandité l'assassinat de sa belle-mère en 2009 à Grand-Champ, près de Vannes, comparaîtra à partir de mardi, avec trois hommes de main, devant la cour d'assises du Morbihan. © MaxPPP
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FF avec AFP , modifié à
Le procès de l’affaire Le Couviour s’ouvre mardi devant la cour d’assises du Morbihan.

Elle est accusée d’avoir commandité l'assassinat de sa belle-mère en 2009 sur fond de bataille pour un héritage. Josianne Le Couviour comparaîtra à partir de mardi, avec deux hommes de main et un intermédiaire présumés, devant la cour d'assises du Morbihan. Au cœur de l’affaire, la fortune d’Eugène Le Couviour, créateur d'une société devenue leader français du matériel hospitalier, revendue à la fin des années 1990 pour 60 millions d'euros.

Tout a basculé durant la nuit du 9 au 10 avril 2009. A 3 heures du matin, Eugène Le Couviour, âgé de de 90 ans, et son épouse Annette Le Dréano, âgée de 75 ans, sont réveillés par des cambrioleurs qui disent en vouloir à leur coffre-fort. Les deux retraités sont ligotés et baillonnés dans leur propriété située à Grand-Champ, non loin de Vannes. Après le départ des malfrats, le nonagénaire parvient à se libérer. Mais, quand il se porte au secours de sa femme, celle-ci est déjà morte, étouffée par du ruban adhésif.

Un homme avoue le crime

Au départ, les enquêteurs pensent à un cambriolage qui a mal tourné. Mais, rapidement, un témoignage les met sur la voie d’une possible affaire criminelle. Deux hommes sont alors interpellés : Wenceslas Le Cerf, un conducteur d’engin de 36 ans, et Guénolé Madé, un chômeur de 26 ans. Rapidement, Wenceslas Le Cerf avoue avoir été missionné pour assassiner la septuagénaire.

Dans la foulée de ces aveux, les enquêteurs appréhendent Josianne Le Couviour, la belle-fille de la victime, soupçonnée d’avoir commandité le crime. Ils arrêtent également son jardinier, Loïc Dugué, qui aurait été chargé de recruter les hommes de main.

La crainte de perdre l’héritage ?

Pour l'accusation, Josiane Le Couviour, mariée à un fils issu d'un premier mariage d'Eugène Le Couviour, aurait planifié l'assassinat par crainte que la seconde épouse de son beau-père ne capte l'héritage au profit de ses propres enfants, eux aussi issus d'un premier mariage.

Josiane Le Couviour, qui a été remise en liberté l'été dernier sous strict contrôle judiciaire après 28 mois en détention provisoire, rejette catégoriquement tout ordre d'assassinat. Elle affirme avoir voulu simplement faire dérober au domicile de ses beaux-parents des documents prouvant que sa belle-mère entendait déposséder ses enfants de leur héritage.

De leur côté, Wenceslas Le Cerf, qui est revenu sur ses aveux initiaux pour confirmer la version de Josiane Le Couviour, et Guénolé Madé, qui a toujours plaidé le simple cambriolage, doivent répondre d'assassinat et de séquestration, Josiane Le Couviour et Loïc Dugue de complicité. Le procès est prévu jusqu'au 1er juin.