Trappes : "je n'ai pas essayé d'étrangler un policier"

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avec AFP , modifié à
Le mari de la femme voilée contrôlée à Trappes jeudi nie avoir été violent avec les policiers.

"Tout ce qui a été dit est faux". Un peu moins d'une semaine après les affrontements qui ont eu lieu près du commissariat de Trappes, Mickaël, le mari de la femme intégralement voilée contrôlée jeudi par la police, apporte sa version des faits. Pour rappel, le contrôle d'identité de son épouse avait dégénéré, déclenchant dans la foulée les violences urbaines du week-end. Longuement interviewé par la chaîne La Locale, le jeune homme de 21 ans dément formellement la version policière de son interpellation.

"Ils ont commencé à s'énerver". Jeudi, le couple, qui vit en Seine-Saint-Denis, se trouvait à Trappes, près du square Albert-Camus, en compagnie de la belle-mère et de la belle-soeur de Mickaël et de leur bébé de trois mois. "On aidait ma belle-mère à porter ses courses", raconte le jeune homme en chemisette noire et baskets. "Les policiers nous ont arrêtés, ils ont dit à ma femme 'relevez votre voile'. Ma belle-mère est venue voir, un agent de police l'a poussée. Quand ma femme a vu ça, elle leur a demandé pourquoi ils se comportaient de façon agressive. A ce moment-là, ils ont commencé à s'énerver", raconte Mickaël, converti à l'Islam à l'âge de 16 ans.

Regardez son interview :

Trappes: la version de Mickaëlpar ITELE

"Là, j'ai eu peur pour ma femme". Quand son épouse s'est interposée, "le policier lui a dit de se taire, en lui criant dessus. Elle parlait avec les mains, le policier lui a frappé les mains pour les baisser". C'est là que Mickaël aurait perdu le contrôle. "A partir du moment où le policier s'est rapproché de ma femme et a mis sa main vers son visage comme pour la gifler ou la saisir, là j'ai eu peur pour ma femme et je me suis interposé", explique le jeune homme frêle et barbu, sans préciser de quelle façon il avait agi.

"Je n'ai pas essayé d'étrangler un policier". Selon le procureur, le jeune homme a tenté d'étrangler un policier lors du contrôle et le fonctionnaire de police présentait des marques d'étranglement au cou, ainsi qu'une trace de coup sur une pommette.  Une version que Mickaël dément formellement. "Je n'ai pas essayé d'étrangler un policier", s'est-il défendu avant d'ajouter qu'il n'a jamais refusé le contrôle. Ce dernier assure d'ailleurs que son épouse, âgée de 20 ans, et également convertie à l'islam, avait déjà été contrôlée plusieurs fois et que "ça s'était toujours bien passé".

Privé de manger pendant sa garde à vue. Mais pas cette fois. Mickaël a été interpellé par les policiers et placé en garde à vue. Dans la voiture qui le conduisait au commissariat, le jeune homme a confié avoir été la cible d'"insultes" et de "provocations". Selon lui, la garde à vue s'est toutefois bien passée. "La garde à vue s'est passée correctement dans l'ensemble, à part pour les repas. Ils m'en proposaient pendant la journée mais pas le soir", a déploré ce musulman, qui pratique le ramadan et qui jeûne donc jusqu'à la tombée de la nuit.
Soutenu par l'Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis (UAM 93), le jeune homme devra s'expliquer devant le tribunal de Versailles à la rentrée. En attendant, il a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire.