Tireur de Paris : le suspect arrêté confondu par son ADN

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avec Guillaume Biet et AFP , modifié à
Il s'agit d'Abdelhakim Dekhar, condamné dans les années 1990 dans l'affaire Florence Rey.

L'INFO. Après trois jours de traque, le mystère est levé. Un homme a été placé en garde à vue mercredi soir, dans l'enquête sur le tireur parisien qui a attaqué depuis vendredi BFMTV, Libération et une banque à La Défense, a annoncé le parquet de Paris. Et l'analyse de son ADN correspond à celui prélevé sur les scènes d'attaques perpétrées cette semaine à Libération et à la Défense : il s'agit d'Abdelhakim Dekkar, condamné dans l'affaire l'affaire Rey-Maupin.

Qui est-il ? L'homme arrêté avait été condamné dans les années 1990 dans l'affaire Rey-Maupin. Abdelhakim Dekhar avait à l'époque été reconnu coupable d'association de malfaiteurs, pour avoir acheté le fusil à pompe qui a servi à l'équipée sanglante du couple Rey-Maupin qui avait fait cinq morts, dont trois policiers, le 4 octobre 1994 à Paris. Audry Maupin avait  trouvé la mort dans cette action. Florence Rey, étudiante à l'époque des faits, avait elle été condamnée à 20 ans de prison. Abdelhakim Dekkar, surnommé "Toumi" à l'époque de l'affaire Rey, avait été condamné à quatre ans d'emprisonnement, exactement la durée de sa détention provisoire. Il avait donc été libéré dans la foulée du procès.

20.11 Abdelhakim Dekhar 930620

© Capture écran YouTube tirée de l'émission "Faites entrer l'accusé"

Où et comment a-t-il été interpellé ? Le suspect a été interpellé par les enquêteurs de la brigade criminelle, vers 19 heures, dans un parking souterrain de Bois-Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Cette interpellation est consécutive à un témoignage d'un individu s'étant présenté spontanément au commissariat de Courbevoie. Ce témoin serait dans l'entourage du suspect et aurait donc confié que le suspect dormait depuis quelques jours dans une voiture, dans le parking de Bois-Colombes, rapporte BFMTV. Selon une source proche de l'enquête, c'est l'homme qui l'hébergeait qui aurait contacté la police et l'aurait nommément désigné. "Il lui aurait confié, en évoquant l'affaire du tireur, j'ai fait une connerie", a expliqué cette source. Il s'agit de la première personne placée en garde à vue depuis le début de la traque, qui n'avait donné lieu jusqu'ici qu'à quelques contrôles sans suite.

Le parking où a été arrêté le suspect à Bois-Colombes

© Capture d'acran Google Street View

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Dans quel état se trouvait-il au moment de son interpellation ? Selon plusieurs sources proches de l'enquête, le suspect se trouvait dans un état de "semi-inconscience, sans doute suite à la prise de médicaments qui peut laisser penser à une tentative de suicide". Les policiers l'ont en effet retrouvé les yeux à demi clos. Pour l'heure, l'homme interpellé n'est donc pas en mesure d'être entendu. Il a été transféré dans l'hôpital le plus proche. Il est donc sous le régime de la garde à vue, mais pas encore en train de répondre aux policiers, selon les informations d'Europe 1.

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Que disaient jusqu'ici les analyses génétiques ? Jusqu'ici, les analyses des empreintes génétiques avaient permis aux enquêteurs d'acquérir la certitude que l'individu qui a gravement blessé par balles un assistant-photographe à Libération et tiré sur le siège de la Société générale lundi est le même homme. Avant cette confirmation par l'ADN, les enquêteurs étaient déjà persuadés d'avoir affaire au même homme, y compris pour l'agression de vendredi au siège de BFMTV, au cours de laquelle l'homme n'avait toutefois tiré aucun coup de feu.
Les analyses n'avaient toutefois pas permis aux enquêteurs de connaître l'identité du suspect. Il n'y a en effet pas eu "d'identification à ce stade du tireur via le Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG)" créé en 1998 et qui compte aujourd'hui quelque 2.130.000 profils, a précisé le procureur de Nanterre.

Taubira salue l'efficacité des services de police. La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a confirmé qu'un suspect avait été arrêté dans l'enquête sur les coups de feu tirés dans le hall du quotidien Libération et dans le quartier de la Défense. "La Garde des sceaux, Christiane Taubira, salue l'efficacité des services de police judiciaire et des parquets saisis qui ont permis l'interpellation rapide d'un suspect", peut-on lire dans un communiqué diffusé dans la nuit de mercredi à jeudi par ses services.  

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