Takieddine, encombrant intermédiaire

L'attentat de Karachi avait fait 15 morts dont 11 Français le 8 mai 2002.
L'attentat de Karachi avait fait 15 morts dont 11 Français le 8 mai 2002. © MAX PPP
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avec AFP , modifié à
Ce proche du clan Sarkozy a été mis en examen mercredi pour abus de biens sociaux.

Il est au centre de l'affaire. Ziad Takieddine, homme d'affaires franco-libanais, est poursuivi pour des malversations présumées, dans le cadre de l'enquête sur le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Son nom est au coeur de deux contrats d'armement conclus dans les années 90 avec le Pakistan et l'Arabie saoudite. C'est par lui qu'auraient transité plus de 230 millions d'euros de commissions occultes.

L'arrêt du versement de ces commissions serait à l'origine de l'attentat perpétré en mai 2002 contre la Direction des constructions navales, la DCN, à Karachi, au Pakistan.

D'après Mediapart, Ziad Takkiedine est une "bombe à retardement pour le clan Sarkozy". Photos à l'appui, le site pointe en effet la proximité entre l'homme d'affaires milliardaire et l'entourage du chef de l'Etat : Brice Hortefeux, Jean-François Copé, l'ancien conseiller Thierry Gaubert ou encore Dominique Desseigne, patron du Fouquet's.

"Emissaire du clan Sarkozy"

Entre 2002 et 2009, l'homme aurait servi "d'émissaire du clan Sarkozy auprès de plusieurs hauts dirigeants arabes". Parmi eux, Kadhafi, affirme Mediapart, qui raconte que Ziad Takieddine aurait protégé le neveu du dirigeant libyen alors qu'il était accusé d'avoir tabassé deux prostituées à Londres.

Dans un livre consacré à l'affaire Karachi, Le Contrat, (2010), Takieddine affirmait avoir "fait libérer" en juillet 2007 six personnes, dont cinq infirmières bulgares, détenues par les autorités libyennes.

Pas d'impôts

Autre fait troublant, le milliardaire, qui a dirigé la station de ski Isola 2000 dans les années 80, ne paierait ni impôts ni ISF en France. Son patrimoine, en grande partie localisé en France, est pourtant estimé à plus de 40 millions d'euros, et comprend notamment des appartements à Paris, une villa au cap d'Antibes et un yacht de luxe.

Par ailleurs les biens du milliardaire ont été gelés le 4 août dans le cadre d'un litige avec sa femme, Nicola Johnson, avec laquelle il est en instance de divorce.