Sallèles-d'Aude a vaincu ses monstres

Photo prétexte
Photo prétexte © MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les abords du canal se dépeuplant, les villageois se sont mobilisés pour en trouver la cause : des silures.

Des poissons moins nombreux, des canetons qui disparaissent systématiquement, tout comme les ragondins, des canards qui n'osent plus s'aventurer dans l'eau : le petit village de Sallèles-d'Aude, dans l'Aude, a commencé à se poser des questions fin juillet en voyant de nombreux animaux disparaître des abords du canal qui traverse la commune. Ce sont finalement deux pêcheurs locaux qui ont mis fin à ces disparitions en série commises par deux énormes silures.

Une chasse à la "bête" lancée

Face à cette hécatombe animalière, le maire de la commune n'a pas tardé à promettre une récompense à qui débarrasserait Sallèles-d'Aude de cette malédiction. Dans la petite ville où le phénomène occupait les conversations, il n'a pas fallu longtemps aux nombreux pêcheurs pour comprendre que le cours d'eau, une dérivation du Canal du Midi, était fréquenté par un prédateur aquatique peut-être venu du fleuve Aude avec lequel le canal communique.

"Presque en forme de boutade, le maire a proposé une récompense à qui capturerait l'animal", relate Joan Baco, directeur général des services de la commune, "ça a motivé les pêcheurs habitués du canal, mais aussi les autres". Sallèles-d'Aude a ainsi vu les rives de son canal se hérisser de puissantes cannes appropriées pour ce genre de pêche.

Deux énormes silures débusqués

"L'honneur est sauf", plaisante Joan Baco : ce sont deux Sallelois, un vieux et un jeune, qui, la semaine passée, ont ferré, non pas un, mais deux silures, des léviathans d'1 mètre 50 pour l'un, de deux mètres pour l'autre, si forts que l'un d'eux a brisé dans un dernier spasme le puissant tournevis avec lequel il a été achevé.

Les silures, au vague air de poissons-chats, sont des carnassiers au redoutable appétit qui vivent en eau douce, de préférence profonde et trouble. Ils ne seraient réapparus que récemment dans les eaux françaises.

Les deux pêcheurs vont recevoir des bons d'achat pour du matériel de pêche. Dans le cercle des pêcheurs de silures, on n'exclut pas que d'autres spécimens frayent encore là. Par précaution, la mairie tient en réserve quelques bons d'achat supplémentaires, a confié Joan Baco.