Robert Boulin "n'est pas mort noyé"

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avec Pierre de Cossette , modifié à
TEMOIGNAGE - Un gendarme qui a découvert le corps de l'ex-ministre dément la thèse du suicide.

L'affaire Boulin connaît un nouveau rebondissement. Francis Deswarte, un des gendarmes qui avaient découvert le corps du ministre du Travail dans un étang de la forêt de Rambouillet le 30 octobre 1979, met une nouvelle fois à mal l'hypothèse du suicide. Une thèse pourtant privilégiée par la justice depuis 31 ans.

Francis Deswarte faisait partie des gendarmes qui menaient des recherches pour retrouver Robert Boulin. "On nous a laissé chercher à notre guise et peut-être dix minutes après, on a trouvé le corps dans l’eau et puis la voiture", raconte-t-il sur Europe 1.

"On a trouvé le corps dans l’eau" :

Le gendarme affirme que vu la position de Robert Boulin quand il a été découvert, le ministre ne s'est pas suicidé : "il est à genoux dans l’eau, sa tête qui ressort bien de l’eau, et puis il regarde son véhicule. On aurait dit qu’il voulait sortir si vous préférez. (...) On ne peut pas mourir noyé quand on a la tête en dehors de l’eau", assure-t-il.

Des ecchymoses qui n'existaient pas

Francis Deswarte souligne un autre détail : les griffures et les contusions relevées sur le corps de Robert Boulin. Le gendarme affirme que le corps présentait ces ecchymoses lorsqu'il a été retrouvé. Or, lors de son interrogatoire par le SRPJ de Versailles, plus de quinze jours après, les enquêteurs affirment que "les griffes ont été faites quand les pompiers ont sorti le corps".

L'enquête sur la mort de Robert Boulin a abouti à un non-lieu, concluant à un suicide. Une thèse que la famille du ministre n'a jamais accepté. La fille de Robert Boulin et de nombreux journalistes mènent une contre-enquête depuis des années dans l'espoir de faire rouvrir l'enquête officielle.

Fabienne Boulin, la fille du ministre, vient de publier Le dormeur du Val dans lequel elle raconte son combat.