Dominique de Villepin, l'un des protagonistes de l'affaire Clearstream, n'est pas le premier chef de gouvernement de la Ve République qui devra faire face à la justice.
Alain Juppé, premier ministre de mai 1995 à juin 1997, a étécondamné le 1er décembre 2004 par la cour d'appel de Versailles à 14 mois d'emprisonnement avec sursis et un an d'inéligibilité pour l'affaire des "emplois fictifs du RPR" à la mairie de Paris dans les années 1988-1995. Des permanents du parti étaient rémunérés par la Ville de Paris alors qu'Alain Juppé était secrétaire général du RPR.
Edith Cresson, premier ministre de mai 1991 à avril 1992, est déclarée coupable de favoritisme le 11 juillet 2006 à Luxembourg, par la Cour de justice européenne, pour avoir engagé un ami, René Berthelot, chirurgien-dentiste à Châtellerault, dans la Vienne, comme membre de son cabinet alors qu'elle était commissaire européenne, c'est-à-dire après son passage à Matignon. Elle sera dispensée de peine.
Laurent Fabius, premier ministre de juillet 1984 à mars 1986, mis en examen le 30 septembre 1994 dans l'affaire du sang contaminé, sera finalement relaxé le 9 mars 1999 par la Cour de justice de la République. Il était poursuivi pour "homicides involontaires et atteintes involontaires à l'intégrité des personnes" dans ses fonctions de premier ministre.