"On va s’écrouler avec l’immeuble"

© GOOGLE MAP
  • Copié
avec Nathalie Chevance , modifié à
La construction d’un hôtel à Marseille fragilise les immeubles voisins, leurs habitants s'inquiètent.

La construction d’un hôtel de luxe dans le cinquième arrondissement de Marseille inquiète tous les habitants du quartier populaire de Notre Dame du Mont. Depuis que les travaux ont commencé, les fissures se multiplient sur les édifices voisins, mais le promoteur immobilier fait la sourde oreille.

Imaginé par le célèbre designer Philippe Starck et financé par le fondateur du Club Med Serge Trigano, le bâtiment en construction fait partie des Mama Shelters, un concept hôtelier alliant luxe et design. Mais les travaux ne sont pas anodins pour les immeubles voisins, dont la plupart datent du XIXe siècle.

"Mon immeuble est en train de basculer côté chantier"

Guylaine, une habitante du quartier, ne veut plus dormir dans son appartement avec son fils de trois ans, affirmant que les fissures s’agrandissent dangereusement.

“Mon immeuble est en train de basculer côté chantier, ce qui provoque d’énormes fissures. On est très inquiets pour notre sécurité et on pense qu’on va s’écrouler avec l’immeuble. Mes voisins ont reçu des bouts de plafond sur la tête“, déplore-t-elle. A l’étage d’en-dessous, un couple a entièrement rénové son appartement. Depuis le début des travaux, les fissures se multiplient sur leurs murs.

Le promoteur traine des pieds

“Ils continuent à nous dire que nous sommes en sécurité. Et nous, nous avons mandaté des experts indépendants qui nous disent le contraire“, ajoute Guylaine. Ces experts ont recommandé de renforcer rapidement la structure de l’immeuble, mais rien n’a été fait et les travaux continuent. Pire, le promoteur immobilier a lui aussi mandaté un expert, mais ce dernier s’est trompé d’immeuble et n’a donc rien constaté.

"On exagère, c’est ce qu’ils nous disent encore. S’il n’y a pas de danger, ne vous inquiétez pas, ce n’est pas grave. Ca nous fait vraiment mal au cœur. On trouve qu’ils agissent avec nous avec dédain“, accuse Guy, un autre habitant de l’immeuble.