"Neuf jours de cauchemar" à Homs

William Daniels est rentré en France vendredi soir avec sa consoeur Edith Bouvier.
William Daniels est rentré en France vendredi soir avec sa consoeur Edith Bouvier. © MAX PPP
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avec Walid Berrissoul , modifié à
Le photographe William Daniels, rapatrié de Syrie vendredi, a raconté son épreuve.

Sur le tarmac de l'aéroport de Villacoublay, Nicolas Sarkozy a loué son attitude "quasiment chevaleresque". Le photographe William Daniels, évacué de la ville de Homs en Syrie, a été rapatrié en France vendredi soir avec la journaliste blessée Édith Bouvier. Âgé de 34 ans, le jeune homme, qui n'a pas été blessé, est resté aux côtés de sa consœur pendant "neuf jours de cauchemar non-stop".

A sa descente de l'avion, William Daniels, bonnet noir, jean et veste marron, a brandi le poing en direction de ses confrères, amassés pour suivre le retour des deux journalistes.

"300 obus par jour" :

 

Le photographe freelance a confié à Europe 1 s'être beaucoup inquiété pour Édith Bouvier. "C'était mon angoisse permanente, qu'elle ait des conséquences graves", a-t-il expliqué, racontant un peu de l'enfer de Homs, où les deux journalistes se sont retrouvés coincés avant de pouvoir passer au Liban.

Des obus "nous cherchaient nous"

"Je pense que pas loin de 300 obus sont tombés parfois sur [le quartier de] Baba Amr en une journée". William Daniels est formel : sur ces obus, "plusieurs dizaines nous cherchaient nous, je crois qu'il n'y a pas de doute là-dessus".

Le jeune homme a promis de raconter plus longuement cette épreuve, plus tard, et surtout de témoigner du calvaire vécu par les milliers d'habitants de Homs toujours pris au piège dans la ville assiégée. Il a rendu un hommage appuyé aux habitants de Homs. "Il y avait tout Baba Amr avec nous". "Ils nous ont traités comme des rois. On était dans une des maisons les plus protégées", a-t-il expliqué, visiblement ému, avant d'ajouter : "ces gens sont des héros qui se font massacrer".