Merah: son père accuse, évoque "des preuves"

Le père de Mohamed Merah compte toujours poursuivre le Raid pour "assassinat" et affirme détenir des preuves : deux vidéos de l'assaut.
Le père de Mohamed Merah compte toujours poursuivre le Raid pour "assassinat" et affirme détenir des preuves : deux vidéos de l'assaut. © REUTERS/FRANCE 2
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avec AFP , modifié à
Son avocate affirme que deux vidéos prouvent que Mohamed Merah a été "liquidé".

Nouvel imbroglio autour de l'affaire Merah. Après avoir accusé le Raid d'avoir assassiné son fils, puis tempéré ses propos, le père de Mohamed Merah hausse à nouveau le ton via son avocate algérienne. Cette dernière, mandatée pour porter plainte contre le Raid, a affirmé dimanche à Alger détenir des preuves de "la liquidation" du tueur de Toulouse, évoquant deux vidéos.

40 minutes de vidéo pour preuve ?

"Nous détenons deux vidéos identiques de 20 minutes chacune dans lesquelles Mohamed Merah dit aux policiers 'pourquoi vous me tuez?' (...) 'je suis innocent'", a déclaré lors d'une conférence de presse Me Zahia Mokhtari, qui devrait se rendre en France dans les jours à venir pour déposer plainte devant la justice française.

"Des personnes au coeur de l'événement, et qui voulaient que la vérité éclate, m'ont remis ces vidéos", a ajouté l'avocate. Elle a précisé qu'elle en réservait la "divulgation" à la justice française et insisté sur leur authenticité. Selon Me Mokhtari, "Merah (Mohamed) a été manipulé et utilisé dans ces opérations par les services français et a ensuite été liquidé pour que la vérité ne voie pas le jour".

"Une première liste de trois noms" évoquée

Me Mokhtari a indiqué qu'elle remettrait à la justice française "une première liste de trois noms, ceux d'un responsable des services français et de deux autres personnes de nationalités différentes qui '+travaillaient' avec Mohamed Merah pour qu'elles soient entendues dans cette affaire". Selon l'avocate, Mohamed Merah avait par ailleurs "demandé à parler avec la presse mais cela lui avait été refusé".

Le chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, avait affirmé mardi que Mohamed Merah n'était "ni un indic de la DCRI, ni d'autres services français ou étrangers". Par ailleurs, une source proche de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) avait qualifié de "grotesques" des informations du quotidien italien Il Foglio qui assure sur son site internet que Mohamed Merah voyageait avec la couverture des services secrets français.

Le Raid affirme au contraire avoir temporisé

Dès le lendemain de la mort de Mohamed Merah, le Raid avait au contraire affirmé avoir "donné sa chance jusqu'au bout" au tueur réfugié dans son appartement. "Si un assaut a été lancé, c'est par Merah", a déclaré le chef de cette unité d'élite de la police, Amaury de Hauteclocque. Le chef du RAID a affirmé que Mohamed Merah lui a dit, après avoir interrompu les négociations: "je suis un moudjahidine, je veux mourir les armes à la main, vous allez m'abattre et je suis très fier, très honoré de lutter contre le Raid, je vais essayer d'(en) tuer le plus possible".

De son côté, le procureur de Paris, François Molins, avait déclaré le 22 mars que "les premières constatations (permettaient) de confirmer toute la détermination de Merah et sa volonté d'en découdre avec les forces de l'ordre, quelles qu'en soient les conséquences pour lui comme pour les policiers.