Les sociétés de sécurité débordées après les attentats

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Sébastien Guyot avec Chloé Pilorget-Rezzouk
Elles n’ont jamais été confrontées à autant de demandes. Depuis les attentats,  les sociétés privées de sécurité peinent à répondre à l’afflux de clients.

Ils sont partout. Avec leurs brassards dans les grands magasins, les gares, les parcs d'attractions ou encore devant les sièges des médias. Désormais, certains portent même des gilets pare-balle. "Ils", ce sont les 160.000 agents de sécurité présents sur le territoire national. Un nombre important, mais devenu insuffisant depuis le 7 janvier. C'est une situation inédite et une conséquence directe des attentats qui ont touché la France : aux lendemains de ces attaques, les sociétés privées de sécurité croulent sur les demandes. Et elles manquent de main-d’œuvre pour pallier ces besoins. 

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Un renfort d'effectifs. S'il est difficile de savoir combien d'agents ont été recrutés en douze jours, car le sujet est très sensible, selon Patrick Haas, qui dirige le bimensuel En toute sécurité, plusieurs milliers d'hommes ont été appelés en renfort. "On peut chiffrer cela entre 4.000 et 5.000 sur les premiers jours. Comme le dispositif Vigipirate alerte attentat se prolonge en Ile-de-France, c’est un phénomène qui va se poursuivre dans la durée et pour les enseignes de grande distribution jusqu’aux soldes d’hiver, fin février", a expliqué ce journaliste spécialisé à Europe 1. 

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"Pour faire ce métier, il faut des autorisations". Problème, les agents manquent à l’appel. "Le métier est difficile, il n’est pas attractif", avance Olivier Duran, porte-parole du syndicat national des entreprises de sécurité (SNES). D’autant plus que pour exercer cette profession, "il faut obtenir des autorisations : autorisation de moralité et formation préalable", poursuit le syndicaliste. Or, cette formation de 140 heures, les 20.000 agents de sécurité actuellement inscrits au Pôle Emploi ne l'ont pas tous suivie. La plupart des sociétés puisent donc leur main-d’œuvre chez les intérimaires et les sous-traitants, mais pas sûr que cela suffise longtemps.