Les raffineries cessent la grève à leur tour

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avec agences , modifié à
Les douze raffineries ont voté la fin de la grève. Déblocage aussi des terminaux pétroliers.

Après une septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites jeudi, les douze raffineries ont voté vendredi la fin de la grève. Le travail va reprendre mais le redémarrage prendra encore quelques jours.

Les salariés de Donges, dernière raffinerie encore en grève, ont voté la reprise du travail vers 16 heures. Ils avaient été précédés par ceux de la raffinerie de Grandpuits, qui avaient voté un peu plus tôt dans l'après-midi de vendredi la fin de la grève.

“Tout le monde reprend ailleurs“

Même décision du côté de la raffinerie Total de Gonfreville l'Orcher, près du Havre. "La reprise du travail a été votée à 77% ce matin en assemblée générale et le travail a repris à 8 heures", a annoncé Eric Delmas, délégué CGT. "Toutes les autres raffineries (de la région, ndlr) ont repris le travail, donc ça n'avait pas de sens de continuer", a-t-il commenté. La raffinerie rejoint celle de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône, qui a été la première des six raffineries du groupe Total à voter la reprise.

Les salariés du terminal pétrolier de la Compagnie industrielle maritime (CIM) du Havre ont également voté vendredi la fin de la grève. "La reprise du travail a été votée à 77% ce matin en assemblée générale, car tout le monde reprend ailleurs", a réagi Fabrice Modeste, représentant de la CGT. Le constat est le même à la raffinerie de Dunkerque, qui a voté vendredi matin la reprise de l'activité.

"Une certaine lassitude"

"Il y a eu une certaine lassitude", explique Emmanuel Lepine, qui est le seul de la raffinerie de Gravenchon à être venu manifester jeudi. "On a eu l'impression de jouer le rôle de locomotive pendant 15 jours sans qu'il n'y ait de grèves reconductibles dans les autres secteurs de l'économie. On a conscience que les seules raffineries en grève n'étaient pas à même de faire plier le gouvernement".

Un lent retour à la normale

Autre signe que le mouvement est bien en train de s'achever : les terminaux pétroliers de Fos-Lavera (Bouches-du-Rhône), paralysés par un mouvement de grève contre la réforme portuaire entamé le 27 septembre, ont également été débloqués vendredi. Près de 80 navires, en majorité des pétroliers, étaient bloqués en rade de Fos et Marseille depuis un mois. Ils fournissaient six raffineries, qui pourront donc pleinement reprendre leurs activités. Mais relancer les raffineries devrait tout de même nécessiter entre 3 jours et une semaine.

Jeudi, l'Union française des industries pétrolières (Ufip) dénombrait encore une station-essence sur cinq privée de carburants.