Les photos de Treiber agacent Hortefeux

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Le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête préliminaire pour "violation du secret de l'enquête".

La publication dans le Figaro Magazine de clichés de Jean-Pierre Treibern’est pas du goût du ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux. Une réunion de crise s'est tenue jeudi soir place Beauvau avec les responsables de la police pour tenter d’identifier l'origine de la fuite dans la presse, selon Le Parisien.

Toujours selon Le Parisien, le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête préliminaire pour "violation du secret de l'enquête" et "recel de violation du secret de l'enquête". Les investigations ont été confiées à la police judiciaire. Parallèlement, une enquête interne a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour déterminer l'origine de la fuite.

Un policier, soupçonné d'être derrière ces fuites, aurait été identifié et devrait connaître son sort dans les prochaines heures. Il est soupçonné d'avoir reproduit avec son portable les photos affichées dans un commissariat avant de les transmettre à la presse. Les clichés auraient d’ailleurs été proposés par mail à plusieurs médias.

L’attitude de Jean-Pierre Treiber met les policiers sur les nerfs. Depuis son évasion le 8 septembre, l'assassin présumé de Géraldine Giraud et de Katia Lherbier ne fait rien pour se faire oublier. Au contraire. Il a écrit aumagazine Marianne pour clamer son innocence puis, à trois reprises, à Blandine, son ancienne visiteuse de prison pour lui déclarer sa flamme et livrer un récit de ce qu'il présente comme sa vie d'évadé. Sur les clichés publiés samedi dans le Figaro Magazine, Jean-Louis Treiber n’apparaît pas comme un homme traqué. On le voit à un jour d'intervalle vêtu différemment, portant à un moment un sac à dos, qu'on ne voit plus ensuite, comme s'il disposait d'une ou de plusieurs caches.

Des "ratés" qui ont fait dire jeudi soir au procureur de la République d'Auxerre que la "présence massive" de journalistes sur les lieux où le détenu a pu trouver refuge (dans les bois de Seine-et-Marne), perturbe "gravement le déroulement de l'enquête".

Dans un communiqué publié vendredi et intitulé "Le Figaro Magazine auxiliaire de la guerre des polices?", le SNJ-CGT dit s'interroger "sur l'opportunité pour le magazine de publier ces photos". "L'information, vérifiée, recoupée, mise en perspective, s'accommode mal d'une trop grande proximité avec la police ou la justice", poursuit le syndicat qui appelle les journalistes "à se montrer vigilants et à ne succomber ni à la chasse au scoop, ni à la guerre des polices".