Les nouvelles règles de l'abattage rituel

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avec AFP
Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a annoncé jeudi soir de nouvelles mesures.

Après 15 jours de polémiques, le gouvernement a tranché : le décret encadrant l'abattage rituel en France est entré en application dès jeudi, de manière anticipée.

Avancé de 4 mois

C'est Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture, qui l'a annoncé lui-même lors d'une conférence de presse. Les dispositions de ce texte du 29 décembre 2011 devaient au départ être mises en place le 1er juillet prochain.

"Nous avons décidé de mieux encadrer l'abattage rituel en France car il y a eu des dérives et nous le savons" mais "le gouvernement ne compte pas remettre en cause la possibilité de pratiquer cet abattage qui est une garantie de la liberté des cultes", a déclaré Bruno Le Maire.

>> Comment fonctionne l'abattage rituel ? Un éclairage à lire ici.

Les nouvelles règles en vigueur pour l'abattage halal et casher instaurent un cadre plus précis avec de nouvelles obligations techniques mises en place (notamment la formation du sacrificateur et l'obligation d'instruments de contention).

Etiquetage de la viande

Les établissements pratiquant l'abattage rituel ont par ailleurs maintenant l'obligation de se déclarer en préfecture et de tenir un registre des abattages et des commandes. Le ministre a aussi indiqué qu'il travaillait avec les acteurs de la filière pour mettre en place un étiquetage systématique de la viande. Une pratique toutefois difficile à mettre en place.

"L'immense majorité des Français demandent un étiquetage pour savoir comment a été abattue la viande", a affirmé le ministre. Ce dernier, qui a insisté sur la nécessité de mettre un terme aux extrapolations, a déclaré que "cette polémique (était) indigne de la France" parce qu'elle conduit à "stigmatiser de manière injuste certaines populations".

Le ministre a rappelé que selon des chiffres de 2010 portant sur l'ensemble des 255 abattoirs français 14% du tonnage de la viande abattus en France l'est de façon rituelle.En nombre d'animaux, cela représenterait 13% de veaux, 12% des gros bovins et 42% des ovins et caprins, soit 26% du total.