Les entrepreneurs "pigeons" sur Twitter

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Ils s’opposent au projet fiscal du gouvernement sur la revente d’une entreprise et le font savoir.

En envisageant de ponctionner la plus-value réalisée lors de la vente d’une entreprise à hauteur de ce qui existe pour les revenus du travail, le gouvernement a provoqué l’ire des entrepreneurs.

Si les plus anciens ont choisi de recourir au traditionnel lobbying pour dissuader Bercy, les plus jeunes ont, eux, décidé de s’emparer des réseaux sociaux pour se faire entendre. Résultat, le terme "Pigeons" s’est rapidement imposé comme l’un des sujets du jour sur l’Internet,  rencontrant un grand succès.

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Les Pigeons sont 2.0

Le message est limpide : refusant de se faire plumer, les entrepreneurs ont ironiquement décidé de se surnommé les "Pigeons". L’opération médiatique est une réussite puisque le page Facebook de ce collectif, lancée le 30 septembre, a récolté plus de 42.000 soutiens en l’espace de quatre jours.

Très 2.0,  Les pigeons, mouvement de défense des entrepreneurs français n’hésitent pas à reprendre les méthodes qui marchent sur le net : logo inspiré des Anonymous, photomontages humoristiques et reprises d’articles qui leur sont consacrés.

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Même constat sur Twitter, où le hashtag (mot-clef) #Geonpi (Pigeon en verlan) s’est imposé comme l’un des plus populaires : pour la seule journée de jeudi, le logiciel Hashtagbattle dénombrait en milieu de journée 1.139 occurrences. Et là aussi, les frondeurs n’ont pas hésité à recourir à l’humour pour mieux faire passer leur message, même si la majorité des tweets utilisent un langage convenu.

Aller sur Twitter, c’est prendre le risque d’être moqué

Twitter étant une mini-arène de l’opinion en temps réel, les détracteurs de ces "Pigeons" n’ont pas tardé à répliquer. Petit florilège de tweets ironiques, voire assassins :

D’autres préfèrent s’attarder sur la sophistication de l’opération de com’ des Pigeons, trop professionnelle pour être spontanée aux yeux de certains, ces derniers y voient l’ombre d’une agence de communication.

Le coup de pouce mal placé du Medef

Sentant la polémique enfler, la patronne des patrons, Laurence Parisot, n’a pas hésité à apporter son soutien aux "Pigeons", mais en choisissant une expression pour le moins polémique. Elle s’est inquiétée d’un "racisme" anti-patrons selon elle de plus en plus répandu en France.

Une formule qui fait écho à la récente sortie de l’UMP Jean-François Copé, le "racisme anti-blanc", qu’il a lui-même repris au Front National. Résultat, une avalanche de tweets pour le moins sarcastiques.

"Qu’on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L’essentiel, c’est qu’on parle de moi", déclarait le journaliste Léon Zitrone. Après avoir investi les réseaux sociaux, le collectif de Pigeons y est en tout cas arrivé et semble même avoir obtenu gain de cause : plusieurs représentants doivent être reçus jeudi après-midi au ministère de l’Economie et Pierre Moscovici a déjà promis des aménagements "si nécessaire".

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