Les élèves peu assidus privés d’alloc'

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le Sénat a définitivement adopté la loi sur la suspension des allocations en cas d’absentéisme.

Le Parlement a adopté définitivement mercredi soir une proposition du député UMP Eric Ciotti prévoyant la suspension des allocations familiales pour absentéisme scolaire. Ce texte répond à un souhait répété à de nombreuses reprises par Nicolas Sarkozy, qui a qualifié de "priorité absolue" la lutte contre ce "cancer" de l’absentéisme.

"Pour certaines familles, l'aide et le dialogue ne suffisent pas. Certaines familles refusent d'assumer leur autorité sur leur enfant, laissent libre cours à son absentéisme" a défendu Luc Chatel (Education), pour qui la suspension des allocations est "un ultime recours".

La mesure n’a pourtant pas soulevé un grand enthousiasme parmi les élus. Les centristes se sont abstenus, tout comme certains élus UMP, le Modem a voté contre.

Refus net du PS et des syndicats

Il s'agit d'une "mesure simpliste, inefficace, populiste et agressive" "d'une nouvelle forme de double peine pour les plus pauvres; c'est indécent", a réagi la sénatrice Verts du Nord, Marie-Christine Blandin.

Une opposition au projet partagée par les socialistes, les principaux syndicats d'enseignants et la première fédération de parents d'élèves, la FCPE. Pour la sénatrice de gauche Marie-Agnès Labarde, l'absentéisme "reste un phénomène marginal" qui "contrairement à ce qu'on nous indique est relativement stable". "On est passé de 6 à 7%, ce n'est pas une explosion", a-t-elle soutenu.

Une riposte "graduée"

La proposition du député niçois prévoit une réponse graduée. Lorsque le chef d'établissement constate l'absentéisme de l'élève - au moins quatre demi-journées d'absence non justifiées en un mois -, il le signale à l'inspecteur d'académie.

Ce dernier adresse alors un avertissement à la famille et "l'oriente vers des dispositifs d'aide". Parallèlement, il saisit le président du conseil général afin que soit mis en place un contrat de "responsabilité parentale". Si, au cours du mois suivant, l'absentéisme de l'élève est à nouveau constaté, l'inspecteur d'académie a alors "l'obligation" de saisir le directeur de la CAF qui suspendra le versement des allocations familiales.

Si l'enfant retrouve le chemin de l'école et que son "assiduité" est constatée sur une durée d'au moins un mois, le versement des allocations pourra alors être rétabli.