Le repérage de radars, c'est légal ?

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LE POINT DE VUE DE - Des internautes publient des références de radars "nouvelle génération".

Les internautes vont pouvoir riposter à leur manière à l'entrée en service vendredi des radars "nouvelle génération". Ces derniers jours le site ABCMoteur a en effet lancé une initiative sur Internet consistant à recenser les véhicules banalisés équipés de radars. Et de leur côté, de façon spontanée, certains internautes communiquent sur les réseaux sociaux la présence de ces véhicules dans leur secteur. Une initiative totalement légale selon Me Éric de Caumont, l’avocat spécialiste de la défense des droits des automobilistes, interrogé par Europe1.fr.

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Une liste détaillée des véhicules. Pourtant, la démarche a de quoi faire grincer les dents des fonctionnaires de police et de gendarmeries des 18 départements équipés de ces véhicules banalisés équipés de radars. ABC Moteurs, un blog tenu par des passionnés de voitures, donne en effet des conseils aux automobilistes pour repérer ces appareils très discrets et invite également leurs lecteurs à divulguer les plaques d'immatriculation des voitures en question, photos à l'appui. Objectif : obtenir une liste détaillée de toutes les références possibles : départements, couleurs et plaques minéralogiques.

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Les clichés anonymes autorisés. "C'est parfaitement légal", assure Me Éric de Caumont en s'appuyant sur le principe de "tout ce qui n'est pas interdit est autorisé". Aucune loi n'évoque en effet l'interdiction de photographier et de diffuser les plaques d'immatriculation des véhicules de fonctionnaires dans l'exercice de leur fonction. Seul point qui pourrait être répréhensible par la loi : la diffusion de photos où l'on puisse identifier le visage, l'identité du fonctionnaire. "Dans ce cas l'internaute qui prend et diffuse la photo peut faire l'objet de poursuites au nom de l'atteinte à la vie privée", précise l’avocat spécialiste de la défense des droits des automobilistes.

"Une démarche anecdotique". Pour l'heure, sur les vingt appareils déployés en France - dix en zone gendarmerie et dix en zone police - cinq numéros de plaques d'immatriculation ont déjà été recensés par ABCMoteur. Un chiffre qui devrait rapidement augmenter. Pour autant, Me Éric de Caumont ne croit pas en cette démarche. "Objectivement, ces sites sont anecdotiques et serviront à rien pour les automobilistes qui sont clairement en excès de vitesse. Statiquement, il y a très peu de chance de tomber sur une voiture banalisée durant son trajet", assure l'avocat.

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