Le plan pour "raccrocher" 20.000 jeunes

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Le ministre Vincent Peillon a présenté, lors d'un séminaire, son plan contre le décrochage scolaire.

"Nous allons changer de dimension", a promis Vincent Peillon, mardi, lors d'un séminaire consacré au décrochage scolaire. Son ambition : passer de 9.500 "raccrochages" par an aujourd'hui à 20.000 en 2013, puis 70.000 d'ici la fin du quinquennat. Le ministre de l’Éducation nationale a détaillé son plan de lutte contre ce fléau qui touche chaque année 140.000 jeunes, notamment chez les 16-21 ans. Europe1.fr vous résume les points clés.

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• Des "réseaux Objectif formation-emploi". La première étape du plan consiste en la création de "réseaux" appelés "Objectif formation-emploi". Aujourd’hui, un système interministériel d’échange d’informations (Siei) permet d’élaborer "des listes de jeunes décrocheurs", transmises ensuite à "360 plates-formes d’appui et de suivi", développe le ministère de l’Éducation.

Mais ce système est jugé "insuffisamment exploité" par les services de Vincent Peillon. Les nouveaux "réseaux" ont vocation à mobiliser tous les acteurs concernés - responsables académiques, chefs d’établissement, personnels des missions générales d’insertion etc.,- en appui des plateformes déjà existantes.

• Un parcours tracé au cas par car. Le ministre souhaite que ces réseaux, après identification du décrocheur, soient en mesure de proposer à chacun "un parcours personnalisé de retour en formation", accompagné par un "tuteur".

Concrètement, à partir de début décembre, tous les jeunes seront appelés un par un et se verront proposer un parcours personnalisé. Le "décrocheur" sera d'abord contacté par une plate-forme d’appui et de suivi. Lui sera ensuite proposé un entretien personnalisé afin de discuter avec lui de "ses besoins et de ses souhaits" et une évaluation scolaire sera enfin réalisée.

Dernière étape : une solution de retour en formation est proposée, soit en formation initiale dans un établissement scolaire "classique", soit dans une classe spécifique pour jeunes en situation de décrochage, soit par apprentissage, soit encore en formation continue. D’autres solutions, hors du champ de l’éducation nationale, peuvent également être offertes (service civique par exemple), en lien avec les acteurs interministériels de la plate-forme.

10% des places en service civique réservées

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• Créer de vrais débouchés. L’Éducation nationale s'engage à "mobiliser" pour les décrocheurs des places disponibles dans les formations menant à des métiers ayant des besoins de recrutement avérés. Elle promet aussi de "développer" des structures spécifiques pour les jeunes en situation de décrochage (micro-lycée, lycée nouvelle chance, collège lycée élitaire pour tous, pôle innovant lycéen, chantier-école, etc.).

Sur les 30.000 jeunes qui feront un service civique en 2013, au moins 10% des places seront réservées aux "décrocheurs", a également annoncé Martin Hirsch, président de l'Agence du service civique, lors du séminaire. Ils pourront par exemple mettre en œuvre une politique "zéro gâchis, zéro déchets", dans les cantines ou aider des personnes âgées à se distraire dans des maisons de retraite tout en suivant une formation et en touchant une indemnité.

• Une "map" des structures pour "décrocheurs" sur Internet. Le ministère mettra en place, via, l’Onisep, un site internet de géolocalisation permettant aux jeunes de voir en un clic l’ensemble des structures de formation pouvant les accueillir dans leur zone géographique.

"Les élèves en situation de décrochage scolaire ont tendance à redouter le contact avec les représentants de l’institution en laquelle ils ont souvent perdu confiance. C’est à travers les sites sur lesquels ils naviguent le plus fréquemment, et notamment sur les réseaux sociaux, qu’ils sont le plus susceptibles d’être touchés par des informations pouvant les aider concrètement", justifie le ministère.

• Un catalogue "anti-décrochage". Sera enfin élaboré un catalogue, principalement à destination des acteurs de la lutte contre le décrochage, "recensant l’ensemble des solutions de formation pouvant être proposées aux jeunes", peut-on lire sur le site du ministère.