Lactalis soupçonné de fraude géante

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avec AFP
Le géant agroalimentaire Lactalis est accusé d’avoir vendu du lait frais qui ne l’était pas vraiment.

La polémique. Lors d’un contrôle en juin 2010 de la laiterie de l'Hermitage, en Ille-et-Vilaine, les inspecteurs de la répression des fraudes ont découvert que le groupe Lactalis a vendu en Bretagne comme étant frais du lait chauffé à très haute température, rapporte l’hebdomadaire Le Canard Enchaîné dans son édition du 19 décembre. Si les faits sont avérés, leur qualification reste incertaine : est-ce une fraude ou une simple erreur ?

Ce qui est reproché à Lactalis. Le géant du lait "a fait passer des millions de litres de lait stérilisé pour du bon lait frais pasteurisé" qui peut se vendre "jusqu'à deux fois plus cher", accuse Le Canard Enchaîné. Ce dernier affirme que le lait concerné "a subi un chauffage à 130°C pendant deux secondes", comme pour le lait longue UHT conservation.

Ce que l’entreprise répond. Le groupe Lactalis n’a pas souhaité réagir mais plusieurs spécialiste du secteur préfèrent parler d’une problème de définition du lait vendu plutôt que de fraude. D’abord parce que le liquide "n'a jamais été étiqueté ‘lait frais’", assure une source proche du dossier, ensuite parce que "c'est une histoire compliquée de définition technique des différents laits : on n'a pas le droit de parler d'un lait ‘stérilisé’, même quand il a été porté à 130°, s'il n'a pas été conditionné dans des conditions de parfaite stérilisation".

Vers une suite judiciaire ? Aucune poursuite judicaire n’est prévue puisque le parquet n’a pas donné suite au rapport envoyé par la répression des fraudes. Et pour cause : "il y a un vide réglementaire, mais il n'y a pas eu d'infraction. Ce qui est en cause, c'est le flou de l'appellation des laits à haute pasteurisation", décrypte cette même source. Un projet de nouvelle réglementation a bien été envisagé en 2010 mais il n'a jamais vu le jour.