La grève des éboueurs lyonnais se durcit

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Assiya Hamza , modifié à
Un deuxième dépôt est désormais bloqué pour protester contre la privatisation de la collecte.

Les poubelles lyonnaises pourraient commencer à déborder. La grève des éboueurs lancée lundi contre une "privatisation" plus poussée du ramassage des ordures ménagères, a été reconduite jeudi avec le blocage d'un nouveau dépôt, rapporte Le Progrès.

Après celui de Villeurbanne, c'est désormais le site de Gerland qui est totalement paralysé. Plus aucun camion poubelle n'en sort. Des grévistes ont installé des voitures et des palettes devant les entrées et sorties. "Nous prenons nos responsabilités, puisque le Grand Lyon casse le droit de grève en recourant à des intérimaires", s'est justifié Mohamed Messaï, de la Fnact-CFTC.

Jusqu'à présent, la revendication de l'intersyndicale portait sur le "maintien au public de la collecte des déchets ménagers dans les centres de Lyon et Villeurbanne", a souligné Mohamed Messaï. "Mais on a réalisé que garder Lyon et Villeurbanne était impossible et, sous la pression, des agents on a été obligés de modifier nos revendications".

Une collecte à la fois privée et publique

Employés par la communauté urbaine, les éboueurs protestent contre la privatisation du ramassage des ordures ménagères. Car dans les 58 communes du Grand Lyon, la collecte des déchets est réalisée pour moitié en régie publique et pour moitié par des entreprises privées, dans le cadre d'appels d'offres. A compter d'octobre 2012, la situation va changer : les centres de Lyon et Villeurbanne, jusqu'alors couverts par la régie publique, le seront désormais par le privé. Inversement, la collecte des ordures sur les communes de l'ouest et du sud lyonnais, ainsi que la périphérie de Villeurbanne, sera assurée par la régie publique.

"Il n'y avait pas d'autre alternative pour répondre à une demande ancienne des agents, de se reposer un samedi sur deux. Pour cela, il fallait sortir de la régie Lyon et Villeurbanne soumis à un régime de collecte 6 jours sur 7", explique la maire de Lyon Gérard Collomb au quotidien économique Les Echos.

Déjà un autre préavis

Poussés dans leurs retranchements, les grévistes ne veulent plus se contenter d'un samedi sur deux de repos. Un autre préavis de grève a été déposé pour le 19 mars afin de réclamer "tous les samedis de repos" ainsi qu'une "amélioration des conditions de travail".

Une rencontre doit avoir lieu vendredi matin avec la direction du service propreté.