La cigarette électronique, une arnaque ?

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Sophie Amsili avec AFP , modifié à
La ministre de la Santé a ordonné "une enquête" sur ce produit qui fait de plus en plus d'adeptes.

L'info. Alors que la "cigarette électronique" aurait fait environ 500.000 adeptes en France, la ministre de la Santé Marisol Touraine a commandé "une enquête" sur la nature et les risques de ce produit. La cigarette électronique, qui recrée l'acte de fumer, est utilisée comme une méthode de sevrage par de plus en plus de fumeurs. Elle est aujourd'hui "consommée par des centaines de milliers de Français. Il faut faire preuve de prudence", a averti la ministre mardi sur France Info.

Définir le produit et les risques. "J'ai demandé à mes services de me dire très précisément de quel type de produit il s'agit", a annoncé Marisol Touraine. "Est-ce qu'on peut considérer qu'il s'agit d'un produit de grande consommation ? Est-ce que c'est un dispositif médical ? Quelles sont les caractéristiques de ce produit ?", s'interroge la ministre. Il faut également "faire une évaluation bénéfice/risque de ce dispositif, qui pose un certain nombre de questions".

Déjà des appels à la prudence. En mai 2011, l'Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps) avait recommandé de "ne pas consommer" de cigarettes électroniques, soulignant que celles-ci contenaient tout de même de la nicotine, qui, même à des concentrations faibles, pouvaient "conduire à des effets indésirables graves". De son côté, le Professeur Bertrand Dautzenberg pneumologue à la Pitié-Salpêtrière et président de l'Office français de prévention du tabagisme (OFT), avait appelé sur Europe 1 à "un encadrement" du dispositif. "Ce produit pourrait également être un produit d'initiation au tabac" pour les enfants, craint-il. De plus, si "la nocivité à court terme est clairement moindre", on ne sait absolument pas si la cigarette électronique aide à se libérer de la nicotine", avait-il souligné.

Un distributeur se défend. "Nos produits étiquettent exactement leur composition et nous avons-nous-mêmes été contrôlés par la DGCCRF", s'est défendu Julien Bongart, gérant de la société KYF, distributeur de cigarettes électroniques en France, sur Europe 1. Si Julien Bongart admet que toutes les cigarettes électroniques "sont fabriquées en Chine car le brevet est chinois", il s'étonne des craintes liées au propylène glycole, une substance présente dans la plupart des cigarettes électroniques, mais aussi dans l'air "des salles de spectacle et des discothèques", rappelle Julien Bongart. "S'il était dangereux, il y aurait beaucoup de gens du domaine du spectacle qui seraient en danger", estime-t-il.