La GPA, Delanoë n'en veut pas

  • Copié
Thomas Morel , modifié à
INTERVIEW E1 - Partisan du mariage gay, le maire de Paris a rappelé son opposition à la GPA.

Un acte "quasi-barbare". Alors que les députés ont entamé vendredi l'examen du projet de loi sur le mariage pour tous, la question de la gestation pour autrui (GPA), soulevée par une circulaire en marge de la réforme, continue d'enflammer les débats. Interrogé sur Europe 1, Bertrand Delanoë, ardent défenseur du mariage pour tous,  a affirmé son opposition forte à la légalisation des mères porteuses en France. Selon le maire de Paris, la pratique est "quasi-barbare" : " Je suis très hostile à la GPA. Ce n'est pas une aide à la procréation médicalement assistée (PMA), c'est un risque de commercialisation du corps de la femme, et cela, c'est quasi-barbare."

Un débat enflammé sur la GPA. Le gouvernement s'est, à de multiples reprises, exprimé contre la légalisation de la gestation pour autrui. Mais la publication mercredi d'une circulaire du ministère de la Justice, qui demande aux tribunaux de ne plus refuser la nationalité française aux enfants de parents français au seul motif qu'ils seraient nés d'une mère porteuse à l'étranger, a mis le feu aux poudres. Pour l'UMP, le gouvernement "avance en catimini" pour imposer la GPA comme la PMA. " "Vous ouvrez la voie à la marchandisation du corps féminin. C'est un chemin inacceptable", a ainsi alerté Laurent Wauquiez.

>> A LIRE AUSSI : Mères porteuses, L'UMP s'étrangle

Favorable à la PMA. Le maire de Paris, qui avait été le deuxième homme politique français à révéler publiquement son homosexualité, se dit en revanche favorable à la procréation médicalement assistée, "dans un cadre strict" : " Actuellement, la PMA existe avec beaucoup de contraintes. Il ne s'agit pas d'aller vers la GPA, il ne s'agit pas que les contraintes soient moins fortes. Il s'agit de faire l'égalité, dans un cadre législatif strict".

Delanoë se confie sur l'adoption. Bertrand Delanoë est également revenu sur le projet d'adoption qu'il avait voulu mener à bien avant de devenir maire de Paris. "J'ai eu l'agrément pour une fratrie. Mais c'est au moment où les enfants allaient arriver, j'étais hyper investi dans le service des Parisiens. Je me suis dit à moi-même, avec un peu de déchirement: il faut que tu choisisses, tu ne réussiras pas tout", a-t-il encore raconté.