L’Elysée en plein lifting

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avec AFP
Un vaste chantier a débuté en août dans le but de rénover le palais présidentiel, vieillissant.

Nicolas Sarkozy parti en vacances du côté du Cap Nègre, l’Elysée ne sonne pas pour autant creux. Au contraire même. Car le palais présidentiel n’avait pas connu un été aussi agité depuis longtemps. Depuis le début du mois d’août en effet, entre 300 et 400 ouvriers et artisans s’affairent pour rendre à la célèbre bâtisse, classée monument historique, son lustre d’antan. "Ce sont les plus gros travaux sous la Ve République, et plus précisément depuis 1947, date à laquelle la IVe République (avec le président Vincent Auriol) est venue s'installer ici", précise Michel Goutal, l'architecte en chef, chargé des faire briller d’un nouvel éclat les ors de la République

 

Timing serré

 

Le mois d’août n’a évidemment pas été choisi au hasard. "Nous avons une contrainte forte : le président reçoit presque tous les jours. Il n'était pas question d'avoir des hôtes étrangers pendant les travaux, qui devaient donc être réalisés pendant les congés", explique le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, Christian Frémont. "C'est l'un des bâtiments les plus chargés d'Histoire de France, mais il était en très mauvais état. Il prenait l'eau et le grand portail d'une des portes vitrées a failli s'effondrer sur un chef d'Etat étranger. Les deux façades se désagrégeaient".

 

Et le timing est serré : trois semaines, pas une de plus pour rénover la cour, la façade principale, les planchers, le réseau électrique... Le conseil des ministres effectuera en effet sa rentrée le mercredi 24 août dans son traditionnel salon Murat, également en chantier. Pour boucler à temps, 300 à 400 ouvriers, pour la plupart des ouvriers d'art, sont mobilisés, sur un large créneau horaire, allant de 6 heures à 22 heures. "C'est une belle surprise d'être là, et c'est pour ça qu'on met tout en oeuvre pour faire du beau travail. Et on va faire du beau travail", assure Christophe Bénard, menuisier spécialisé dans les monuments historiques, tout en caressant le futur plancher du salon des Ambassadeurs.

 

"Aucune signification politique"

 

Cette course contre-la-montre n'effraie pas non plus l’architecte Michel Goutal. "Il ne faut pas stresser. C'est pas mal de logistique mais on ne partait pas dans le vide avec les travaux de 2009 et 2010", souligne-t-il. Habitué aux travaux d'orfèvre, comme la rénovation du Louvre, l’homme jauge le challenge que représente celle de l'Elysée. Le plus difficile ? "Du point de vue de la complexité, c'est (le salon) Murat. Question esthétisme, c'est le Salon des Ambassadeurs, un magnifique décor qui date de 1720. Et au niveau de l'ampleur, c'est évidemment la cour".

 

La facture, elle, sera prise en charge par le ministre de la Culture, comme pour chaque chantier concernant un monument historique. Au final, "15,6 millions auront été engagés d'ici la fin de l'année. Et le plus important aura été fait", se félicite Christian Frémont, qui n’oublie pas de préciser qu’un tel chantier avait été préconisé par la Cour des Comptes, et estimé à 24 millions d’euros. Le conseiller de Nicolas Sarkozy balaye aussi une autre polémique potentielle sur le calendrier de ces travaux à moins d’un an de l’élection présidentielle. "Il n'y a aucune signification politique. Le lifting était nécessaire, ça tombe comme ça", jure-t-il.