L'Education nationale boudée par les jeunes ?

Les personnes intéressées peuvent s'inscrire jusqu'au mardi 12 juillet à 17 heures.
Les personnes intéressées peuvent s'inscrire jusqu'au mardi 12 juillet à 17 heures. © MAXPPP
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avec Julien Pearce , modifié à
Alors que la campagne de recrutement se termine mardi, tous les postes n'ont pas été pourvus.

C'est ce qu'on pourrait appeler un flop. Alors que la campagne de recrutement pour les concours enseignants de 2012 s'achève mardi, il semblerait que les candidats n'aient pas été au rendez-vous. Le ministère avait annoncé début juin, à grands renforts d'affiches, la création de 17.000 postes pour cette année. Mais pour ceux qui ont passé les épreuves ces dernières semaines, le constat est unanime : dans certaines filières, il n'y avait tout simplement pas assez de candidats.

Un niveau de recrutement plus élevé ?

Dans la filière de Marie, en lettres modernes, le ministère avait annoncé 800 recrutements cette année. Au final, il n'y en aura que 645.

A 25 ans, Marie est soulagée, car après deux tentatives elle vient d'obtenir son Capès, et sera professeur de français à la rentrée. Mais cette année, la jeune femme a noté qu'il y avait bien peu de candidats lors de l'examen. "Très peu de candidats se sont présentés à l'écrit. Dans notre salle, on était treize ou quatorze alors que cinquante personnes auraient dû être là normalement", a constaté Marie interrogée par Europe 1.

Une campagne de recrutement qui n' a donc pas motivé, faible salaire, contraintes géographiques, l'Education nationale attire moins qu'avant. En 2005, ils étaient plus de 37.000 aux épreuves écrites du Capès, l'année dernière à peine 22.000. Une des raisons de cette désaffection est à chercher du côté du durcissement des nouvelles conditions de recrutement des personnels enseignants. Il faut en effet désormais un Bac + 5 pour tenter le Capès, quand une licence (Bac + 3) suffisait auparavant.

Des vacataires à la rescousse

Les postes restants à pourvoir seront attribués à des vacataires, ce qui, d'après Marie, arrange bien le ministère. "C'est totalement hypocrite. L'année dernière, j'étais vacataire et mon téléphone n'arrêtait pas de sonner. Ils recrutent 17.000 personnes, mais c'est juste histoire de redorer le blason de l'Education nationale. Ce n'est qu'une façade. On n'ouvre pas des postes mais à côté de ça, on va prendre des étudiants de licence, de master, master 2. C'est pratique parce qu'on est payé à l'heure", ne manque pas de faire remarquer Marie.