Julie passe la nuit en structure d'accueil pour mineurs

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'adolescente fugueuse n'a pas été rendue à ses grands-parents. Une réunion doit avoir lieu mercredi au palais de justice de Perpignan.

Sur la base des examens médico-psychologiques, Julie, l'adolescente qui a été retrouvée mardi après cinq jours de fugue, a été placée temporairement dans une structure d'accueil pour mineurs à Perpignan, au moins pour une nuit, a informé le procureur Jean-Pierre Dréno. Elle "est dans une situation familiale particulièrement douloureuse, elle a perdu son père (en 2007) et sa mère est gravement malade", a expliqué le magistrat qui la décrit comme étant en "grande détresse psychologique".

Julie a dit en effet dit "qu'elle supporte très mal le décès de son père". "Ses déclarations ne sont pas forcément très cohérentes. Elle dit qu'elle en avait marre de tout, qu'elle voulait partir, quitter ses grands-parents tout en indiquant qu'ils étaient très gentils avec elle; le spleen de l'adolescente, il y a certainement beaucoup d'immaturité, c'est une adolescente de 14 ans", résume Jean-Pierre Dréno.

La fugue était préméditée. Mercredi dernier, Julie a demandé à un homme d'une trentaine d'années de venir la chercher. Mis en garde à vue dimanche soir, il a affirmé que la jeune fille lui avait assuré être majeure, ce qu'elle dément. Après avoir passé la nuit avec elle à Narbonne, il l'a déposée à Toulouse avec 40 euros. Julie a ensuite rencontré des prostituées "qui l'ont aidé à trouver un hébergement". Puis elle a "rencontré un homme qui l'a nourrie, lui a offert des cigarettes, puis un ami de cet homme, puis un autre ami", a relaté le procureur. Reconnue grâce à l'avis de recherche, elle a été retrouvée par la police mardi vers 03H40. Lundi soir, sur Europe 1, la mère de Julie, très inquiète, avait lancé un appel de détresse : "Il ne faut pas qu’elle oublie que je l’aime beaucoup beaucoup".

"Pour le moment, il n'y a pas de poursuites" judiciaires contre qui que ce soit, a ajouté Jean-Pierre Dréno. Reste à savoir ce qu'il va advenir de la jeune fille qui "n'était pas forcément soulagée d'avoir été retrouvée", selon le lieutenant Chay, de la brigade de recherche de la gendarmerie de Perpignan. Le procureur dit qu'"elle a émis le souhait de ne plus vivre dans l'immédiat dans sa famille actuelle, d'interrompre ses études". Les grands-parents, qui élèvent Julie et sa soeur de 11 ans depuis le décès de leur père, espéraient pouvoir la ramener cette semaine à Auxi-le-Château, dans le Pas-de-Calais. Une réunion doit avoir lieu mercredi au palais de justice de Perpignan pour déterminer si le placement de l'adolescente est prolongé ou pas. L'adolescente dit ne pas avoir subi de sévices lors de sa fugue. "L'examen médical n'a pas permis d'établir qu'elle avait subi des violences mais elle a fait des rencontres", a toutefois souligné le procureur.