Ils ont aidé Colonna pendant sa cavale

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Fabienne Cosnay , modifié à
Cinq personnes accusées d’avoir aidé l’assassin du préfet Erignac sont jugées à partir de mercredi.

Jusqu'au 28 mai, cinq personnes comparaissent devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Toutes auraient, à un moment donné et à des degrés divers, apporté leur soutien logistique à Yvan Colonna. Poursuivis pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et "recel de malfaiteur", ces prévenus risquent jusqu’à dix ans de prison.

Durant ses quatre années de cavale, entre le 23 mai 1999 où le berger s’évapore sur les hauteurs de Cargèse au 4 juillet 2003 où il est arrêté par des policiers du RAID, le berger de Cargese aurait été hébergé alternativement dans le centre de Bastia, à Penta Acquatella, un petit village situé à 45 minutes au sud de Bastia, et dans la bergerie d'Olmeto. Sans jamais quitter l’île de Beauté. Plusieurs personnes lui auraient apporté leur aide.

André Colonna d'Istria, le chef présumé. Ce gérant d'un camping de Propriano, fervent militant nationaliste, est pour l'accusation l'un de ceux qui a délibérément aidé le berger à se soustraire à la justice. Il est désigné comme l’un des organisateurs de la cavale. Ce qu’il conteste farouchement.

Patrizia Gattaceca, le soutien. Patrizia Gattaceca, 52 ans, enseignante et chanteuse corse, est la seule à revendiquer haut et fort son appui au berger de Cargèse. Les deux amis s'étaient connus lorsqu'ils étaient étudiants à Nice dans les années 1970. Lors de ses auditions, Patrizia Gattaceca a reconnu avoir hébergé Yvan Colonna à l'été 2002, puis autour de Noël de la même année, dans sa maison de Penta Acquatella. Elle dit l'avoir aidé car elle était "intimement convaincue" de son innocence.

"Je l’ai fait, je l’ai dit, je l’assume" :

Frédéric Paoli, l’exécutant. Agé de 49 ans, le propriétaire de la bergerie Monti Barbattu à Olmeto, n’est pas un proche de Colonna. Il l’aurait accueilli dans sa ferme à la demande d'André Colonna d'Istria. Le berger de Cargèse y séjournera d’avril 2001 à la mi-octobre. Il aurait reçu des visites, de son beau-frère Claude Serreri et d’un autre homme "bègue", jamais identifié par la justice. Colonna partira de la bergerie à l’automne 2001. Avant de revenir en juin 2003.

Claude Serreri, le beau-frère. Le fuyard aurait également bénéficié de l'aide de Claude Serreri, le frère de son ancienne compagne, avec laquelle il a eu un enfant. Aux yeux de l'accusation, ce gérant de bar a apporté "un soutien actif" à son ami d'enfance et ex-"beau-frère". Il lui aurait rendu visite à plusieurs reprises dans la bergerie.

Marc Simeoni, l’ami. Fils du chef nationaliste Edmond Simeoni, Marc Simeoni, 36 ans, aurait hébergé son ami Colonna dans son appartement de Bastia, lui aurait commandé des livres sur internet et même pris des rendez-vous chez le médecin.

Yvan Colonna sera présent mercredi puisqu’il comparaît pour détention illégale d'armes. Il attend toujours que la Cour de Cassation se prononce sur la tenue ou non d’un troisième procès, après sa condamnation, le 27 mars 2009 à la réclusion criminelle à perpétuité.