Il y aura un procès Villiers-le-Bel

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avec Pierre de Cossette et AFP , modifié à
Le policier qui conduisait lors de l'accident de Moushin et Lakamy 2007 sera jugé.

Quatre ans après les faits, il sera jugé. Le policier au volant du véhicule qui avait heurté la mini-moto de Moushin et Lakamy, 15 et 16 ans, morts sur le coup à Villiers-le-Bel, sera en effet jugé devant le tribunal correctionnel de Pontoise pour "homicide involontaire", a-t-on appris jeudi de sources judiciaires. L'accident avait été le point de départ des violences urbaines en novembre 2007.

"Une décision de justice qui est sage"

Jean-Pierre Mignard, l'avocat des familles, a estimé sur Europe 1 qu'il n'y avait "pas de victoire". "Il y a simplement enfin une décision de justice qui est sage, et donc pour nous un motif de satisfaction notamment pour les familles, parce que la justice leur est due", a-t-il estimé, affirmant souhaiter "qu'après la détermination des responsabilités vienne la paix, et, si c'est possible, la réconciliation".

Les avocats ont aussi dénoncé "une gestion calamiteuse" de cette affaire par les pouvoirs publics qui ont, selon lui, "embrasé la cité" en tardant à désigner un juge d'instruction. Durant trois jours et trois nuits, jeunes et forces de l’ordre s’étaient affrontés, avec des dizaines d’interpellations à la clé. Une centaine de policiers avaient été blessés, dont certains par arme à feu.

"Durant trois jours, après le drame, la Direction générale de la police nationale et le parquet de Pontoise avaient, au prix d'une communication fallacieuse, contesté toute utilité d'une information judiciaire", rappellent les avocats des familles dans un communiqué. Et après l’ouverture d’une information judiciaire, annoncée par Nicolas Sarkozy en personne quatre jours après l’accident, le parcours judiciaire a été long.

Un long parcours judiciaire

En octobre 2009, les quatre policiers présents dans le véhicule avaient bénéficié d’un non-lieu du tribunal de Pontoise. Un an plus tard, la cour d'appel de Versailles infirmait cette décision pour le seul conducteur de la voiture. Un rapport d'expertise a pu peser dans la balance : des experts ont démontré que la voiture roulait à 64 km/h dans la rue et qu'elle était en train d'accélérer, sans gyrophare ni sirène.

Près de quatre ans plus tard, le policier doit donc se préparer à être jugé même si la date du procès n'a pas encore été fixée. Les avocats des proches de Moushin et Lakamy assurent que l'audience devant le tribunal de Pontoise se tiendra "sans esprit de vengeance avec le seul souci que la justice dise, enfin, le droit et puisse faire son ouvre de paix et, si possible, de réconciliation".