Honoraires : des médecins disent stop

Les négociations prévoient sept réunions dans le but de parvenir à un accord le 17 octobre.
Les négociations prévoient sept réunions dans le but de parvenir à un accord le 17 octobre. © MAXPPP
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C.C. avec AFP , modifié à
111 médecins ont appelé leurs collègues du secteur 2 à ne plus surtaxer leurs consultations.

La santé ne se monnaye pas. C'est en substance le message délivré par cent onze médecins de toutes catégories, originaires de Gironde, qui ont lancé un "manifeste des médecins solidaires". Ils appellent leurs collègues au niveau national à refuser les dépassements d'honoraires.

Cette initiative, pilotée par une association girondine, "la santé, un droit pour tous", intervient alors que le gouvernement vient de lancer des négociations pour limiter les dépassements d'honoraires des médecins de secteur 2, qui peuvent s'affranchir des tarifs fixés par la Sécurité sociale.

Ces honoraires médicaux libres "représentent actuellement un des plus notables facteurs de renoncement aux soins pour raison financière qui frappe durablement ou transitoirement 29% de nos concitoyens", selon le manifeste.

Les confrères "moins scrupuleux"

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Le texte est signé par une quinzaine de professeurs hospitaliers de Bordeaux et de ses environs, par des praticiens hospitaliers et un grand nombre de médecins de ville libéraux, des généralistes mais aussi des spécialistes, souvent pointés du doigt. Ce "manifeste" condamne le fait que de grands malades se voient "taxés dans leur parcours de soins par les moins scrupuleux de nos confrères, qui agissent en toute légalité".

Les médecins signataires prennent clairement position contre le secteur 2, alors que le gouvernement cherche simplement à en limiter les excès. "Nous craignons que cette frilosité gouvernementale, qui définit déjà, avant les concertations, un compromis insatisfaisant, laisse perdurer un système qui déconstruit notre système de santé solidaire et s'oppose à l'accès aux soins pour tous", déplorent les signataires.

"Le gouvernement dit 'on va s'attaquer aux dépassements d'honoraires abusifs', nous on a tendance à dire que tout dépassement d'honoraires est abusif", a affirmé le docteur Bernard Coadou, président de "La santé, un droit pour tous".

Des négociations jusqu'au 17 octobre

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Les négociations, lancées le 25 juillet entre les syndicats de médecins libéraux, les représentants des complémentaires santé (mutuelles, assurances) et la direction de l'assurance maladie, prévoient sept réunions dans le but de parvenir à un accord le 17 octobre.

Dans le cas contraire, le gouvernement prendrait ses propres mesures dans le cadre du projet de loi sur le budget de la Sécurité sociale. "Pour le gouvernement, ce dossier est une priorité", a rappelé le 25 juillet dernier, la ministre de la Santé, invitée d'Europe 1, qui assurait vouloir "sanctionner de manière extrêmement clair" les abus.

Parmi les pistes invoquées, la ministre n'excluait pas le "déconventionnement temporaire d'un médecin". En clair, la Sécurité sociale ne rembourserait plus les actes d'un praticien coupable de "dépassement abusif".